"Les activités de colonisation sont contraires au droit des peuples", a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert. Il a qualifié d'"inquiétante" l'annonce par Israël de la construction de 2000 logements à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
"L'annonce d'Israël d'accélérer la construction de 2000 logements, en réponse à l'adhésion palestinienne à l'Unesco est un coup grave aux efforts du Quartette pour redémarrer les négociations de paix", a de son côté affirmé le ministre britannique des affaires étrangères William Hague.
Programme "illégal"
"Ce programme de colonisation est illégal au regard de la loi internationale et est le dernier d'une série d'annonces qui constituent des provocations", a-t-il poursuivi.
La France, qui a surpris en acceptant lundi l'adhésion d'un Etat palestinien à l'Unesco, a elle aussi rappelé que la colonisation est "illégale au regard du droit international et constitue une menace pour la solution des deux Etats".
"Nous appelons le gouvernement israélien à s'abstenir de mettre en oeuvre ce projet et de façon plus générale, à mettre un terme à la colonisation", a affirmé le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero.
La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton a pour sa part appelé l'Etat hébreu à revenir sur sa décision, se disant "profondément inquiète".
Gel des transferts de fonds
Plusieurs Etats ont également critiqué la décision d'Israël de geler les transferts de fonds destinés à l'Autorité palestinienne. Paris a appelé Israël a maintenir ce transfert de fonds, alors que M. Hague s'est dit "très préoccupé" par la décision israélienne.
Le chef de la diplomatie britannique a exhorté les deux parties "à montrer le courage et les qualités de leader nécessaires pour revenir aux négociations". Berlin a également appelé Israéliens et Palestiniens à revenir à la table des négociations.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décidé mardi d'accélérer la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie et de geler provisoirement le transfert de fonds aux Palestiniens en guise de rétorsion après l'admission des Palestiniens à l'Unesco. (Lire: Nations unies)
agences/mre
L'UNESCO APPELLE LES ETATS-UNIS A MAINTENIR LEUR FINANCEMENT
La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a appelé mercredi les Etats-Unis à "trouver un moyen" de continuer à financer l'organisation, après l'annonce de la suspension de leur contribution en réponse à l'adhésion des Palestiniens votée lundi.
"J'en appelle à l'administration américaine, au Congrès et au peuple américain pour trouver un moyen de poursuivre l'aide apportée à l'Unesco en cette période troublée", a déclaré Irina Bokova dans un communiqué.
"Dans une période marquée par la crise économique et les transformations sociales, je crois que le travail vital de l'Unesco en vue de promouvoir une stabilité mondiale et les valeurs démocratiques se trouve au coeur même des intérêts américains", a-t-elle ajouté.
L'admission de la Palestine comme membre à part entière de l'Unesco, lors d'un vote lundi à Paris, a entraîné le gel des financements américains en vertu de deux lois votées au début des années 1990 par le Congrès.
Les Etats-Unis, grand allié d'Israël, avaient alors interdit tout financement d'une agence de l'ONU qui admettrait les Palestiniens en tant que membre à part entière, en l'absence d'un accord de paix au Proche-Orient.
Internet palestinien coupé: enquête demandée
Un ministre palestinien a annoncé mercredi qu'il allait réclamer une enquête internationale après une attaque de pirates informatiques qui ont coupé mardi le réseau internet en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Il a mis en cause Israël.
Les Palestiniens vont demander à l'Union internationale des télécommunications (UIT), une agence de l'ONU, d'enquêter sur cette attaque coordonnée, a expliqué le ministre palestinien des communications Mashour Abou Daqqa.
Mardi, l'ensemble du réseau internet des Territoires palestiniens a été coupé par une attaque que Mashour Abou Daqqa avait qualifiée d'"organisée".
Des accusations qu'il a réitérées mercredi, évoquant "l'oeuvre d'un Etat" derrière l'attaque qui pourrait avoir impliqué des pirates informatiques d'une vingtaine de pays.
"Il est clair que cette attaque visait à effacer le nom de la Palestine d'internet en représailles après l'admission de la Palestine à l'Unesco", a-t-il insisté.