La réunion des 20 principales puissances économiques de la planète reste cependant dominée par la crise de la zone euro et de la Grèce (lire Crise grecque). La première journée s'est achevée par la mise sous surveillance de l'Italie (lire ci-contre). Ses engagements en matière de réduction de déficits publics seront scrutés par le Fonds monétaire international et la Commission européenne.
Dans l'attente de la déclaration finale
Le sommet de Cannes s'achèvera par un déjeuner qui mettra la dernière main à sa déclaration finale.
Ce déjeuner sera aussi l'occasion d'une passation de pouvoirs entre la France, qui assure la présidence tournante de ce groupe de pays riches et émergents depuis novembre 2010, et le Mexique qui l'assurera pour un an.
Le G20 s'engage à contrôler "en continu" les bonus distribués par les banques, en désignant les "lacunes" dans le respect des normes internationales, selon le projet de déclaration finale des principales puissances.
"Nous invitons le Conseil de stabilité financière (FSB) à entreprendre un processus de contrôle en continu des pratiques de rémunération et à rendre ses résultats publics, en insistant sur les lacunes et les obstacles qui empêchent l'application totale de ces normes", selon ce texte qui devait être publié au terme du sommet en début d'après-midi.
Le FSB doit aussi "mettre en oeuvre une procédure contradictoire pérenne de traitement des réclamations des entreprises ne s'estimant pas traitées de manière équitable", ajoutent les chefs d'Etat et de gouvernement des principaux pays riches et émergents.
Réforme du Conseil de stabilité financière
Le FSB sera aussi "réformé" pour "améliorer sa capacité à coordonner et à contrôler notre programme de régulation financière", écrivent-ils. Cette même institution doit publier vendredi "une première liste d'établissements financiers d'importance systémique mondiale", c'est-à-dire dont une défaillance risque d'ébranler tout le système financier international. La liste n'est pas encore disponible.
Par ailleurs, le G20 confirme son engagement à réguler d'ici fin 2012 les produits financiers dérivés, accusés d'alimenter la spéculation. "Tous les contrats de produits dérivés de gré à gré normalisés devraient être échangés sur des plateformes d'échanges ou via des plateformes de négociation électronique, selon le cas, et compensés par des contreparties centrales d'ici la fin 2012 au plus tard", affirment les principaux dirigeants de la planète.
Ressources supplémentaires pour le FMI
Par ailleurs, le G20 va accepter d'apporter des ressources supplémentaires au Fonds monétaire international (FMI) face à la crise, "rapidement si nécessaire", a annoncé vendredi le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy en marge du sommet.
Selon lui, trois "options concrètes" seront définies par les ministres des Finances des grandes puissances riches et émergentes "d'ici leur prochaine réunion". Il a évoqué "des contributions bilatérales au FMI comme cela a été fait lors de la crise financière de 2009" et des émissions de droits de tirage spéciaux (DTS), une sorte d'actif de réserve créé par le Fonds, "pour des contributions volontaires". La troisième option serait une "entité spécifique créée au sein du FMI", "une sorte de "trust fund"" ou compte spécial alimenté par des contributions volontaires, a ajouté Herman Van Rompuy.
"Un certain nombre de pays ont dit leur disponibilité à contribuer à cette augmentation", a assuré le président de l'Union européenne, sans les citer. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a dit, lors de la même conférence de presse, que l'augmentation des ressources du Fonds ne visait pas spécifiquement les pays de la zone euro mais tous ceux qui en auraient besoin. Les Etats-Unis étaient opposés à une augmentation générale des ressources permanentes du FMI et le G20 a donc opté pour des contributions plus ponctuelles et volontaires.
agences/hof/pbug
L'Italie sous la surveillance du FMI
L'Italie a demandé au Fonds monétaire international (FMI) de surveiller l'application de ses propres engagements budgétaires, a confirmé vendredi au sommet du G20 de Cannes le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
"Nous nous sommes explicitement mis d'accord aujourd'hui sur le fait que le FMI et la Commission européenne devraient présenter leurs rapports chaque trimestre", a précisé pour sa part la chancelière allemande Angela Merkel.
Rome avait précédemment donné une version légèrement différente: l'Italie n'a pas accepté une "surveillance" formelle par l'institution de Washington mais est prête à lui demander des "conseils", ou des "avis", sur l'application des engagements pris auprès de la zone euro pour redresser ses finances publiques et rétablir la confiance des investisseurs, avait déclaré à Cannes une source gouvernementale italienne.
"Le message que nous devons envoyer, c'est un message de crédibilité", a martelé jeudi le président français Nicolas Sarkozy. Les Européens espèrent ainsi renforcer leur crédibilité, mise à mal par la crise grecque, face à leurs partenaires américain et des pays émergents.