Ministres, députés et conseillers du premier ministre sont engagés dans d'intenses tractations et discussions en vue de cette heure de vérité, dont personne ne se hasarde à prédire l'issue au vu du psychodrame politique à rebondissements vécu par le pays cette semaine.
Selon des sources gouvernementales, le chef du gouvernement socialiste aurait conclu jeudi un accord avec ses ministres par lequel il s'engage à démissionner et à laisser la place à un gouvernement de coalition, à condition d'obtenir la confiance du Parlement, ce qui lui accorderait une sortie honorable.
Abandon officiel du référendum
Par ailleurs, le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos, a officiellement annoncé aux chefs de file de la zone euro et à son homologue allemand la décision de la Grèce de "ne pas organiser le référendum" qu'elle avait prévu sur le plan européen de sortie de crise.
L'abandon de cette décision pourrait aussi rameuter les deux députées socialistes ayant indiqué qu'elles ne voteront pas la confiance, alors que le majorité théorique du gouvernement au parlement est de 152 sièges sur 300.
Démission si nécessaire de Papandreou
Selon un de ses proches, le vétéran socialiste Telemaque Hytiris, Georges Papandreou ne sera soutenu que s'il s'engage à lancer "dès demain les procédures pour la formation d'un gouvernement d'union". En acceptant, si nécessaire, "que quelqu'un autre soit premier ministre", a insisté ce député devant les télés.
En cas d'accord socialistes-conservateurs, cet exécutif de transition serait chargé de faire adopter le budget 2012, déjà honni par la rue et les syndicats, puis d'assurer la ratification parlementaire du plan européen de désendettement, avant des élections anticipées.
De quoi convaincre des bailleurs de fonds exaspérés de ne pas couper au pays les vivres dont il dépend pour éviter la faillite à partir de la mi-décembre.
Des Grecs crient leur colère
Chants de résistance à la dictature des colonels repris en choeur, drapeaux grecs, slogans anticapitalistes: plusieurs centaines de Grecs s'époumonaient vendredi soir sous les fenêtres du parlement où leurs députés débattaient âprement avant un vote crucial pour l'avenir du gouvernement.
Plusieurs partis d'extrême gauche, dont le parti communiste qui a manifesté seul avant les autres, s'étaient donné rendez-vous en début de soirée sur la place Syntagma du centre d'Athènes, surplombée par l'élégant bâtiment néo-classique du parlement grec.
ats/rber