Ce vote avait été demandé par Georges Papandreou après qu'il eut annoncé un projet de référendum sur le plan européen de sauvetage du pays, projet abandonné trois jours plus tard après avoir semé la panique sur les marchés financiers.
Le Parlement grec a voté par 153 voix contre 145 la confiance au gouvernement de Georges Papandreou qui n'aura donc pas à convoquer d'élections anticipées. Tous les élus du parti socialiste ont soutenu Georges Papandreou, dont le mandat à la tête du gouvernement semble toutefois toucher à son terme.
Former un gouvernement de coalition
Georges Papandreou s'est engagé vendredi soir à oeuvrer "dès samedi" pour former un gouvernement de coalition avec d'autres partis afin de garantir une large validation du plan d'aide européen à la Grèce.
"Samedi, je vais rendre visite au Président de la République pour que nous nous mettions d'accord sur la composition d'un gouvernement de consensus et même de savoir qui va le diriger", a-t-il dit devant le Parlement.
Selon plusieurs sources, Georges Papandreou s'est mis d'accord avec son ministre des Finances Evangelos Venizelos pour quitter le pouvoir et lui laisser le soin de former le gouvernement de coalition.
Evangelos Venizelos aurait obtenu l'appui des dirigeants de plusieurs petits partis à la future coalition, dont un parti d'extrême droite et un autre de centre-droit. La nature de ce futur gouvernement est encore ouverte au débat, mais il devra être composé de responsables politiques, a dit Venizelos au Parlement. Il aura pour objectif d'éviter une faillite du pays avant des élections anticipées dans quelques mois.
"Dernière chance" pour la Grèce
"Il faut tourner la page, il faut aller en avant et arrêter les confrontations", a souligné Georges Papandreou, en estimant que l'accord de désendettement conclu entre les 17 pays de la zone euro et plusieurs centaines de banquiers à Bruxelles était la "dernière chance" pour éviter la faillite du pays.
Athènes a un besoin vital avant le 15 décembre de 8 milliards d'euros pour éviter le défaut de paiement. De plus, la Grèce négocie parallèlement le déblocage d'ici à la "fin février" de 80 milliards d'euros dans le cadre du plan européen négocié à Bruxelles.
Avant la prise de parole de Georges Papandreou, plusieurs ministres ont fait des appels à l'unité nationale, impensables il y a quelques mois encore dans un pays très fortement polarisé en raison de son histoire.
Papandreou opposé à des élections anticipées
Concernant la convocation d'élections anticipées immédiates demandée par l'opposition (lire ci-contre), cela "équivaut à une catastrophe", a réaffirmé le Premier ministre.
Il a mis en avant des "problèmes pratiques à régler" dans ce cas, comme par exemple la fermeture du Parlement pendant plusieurs semaines en raison de la campagne électorale alors qu'il doit absolument voter d'urgence une série de lois pour valider l'accord européen, dont le budget 2012.
Durant les débats, quelques centaines de manifestants se sont époumonés sous les fenêtres du Parlement. Chants de résistance à la dictature des colonels repris en choeur, drapeaux grecs, slogans anticapitalistes, de "simples citoyens" ont assuré l'animation pour les dizaines de journalistes du monde entier venus à leur rencontre.
agences/rber/hof
Des élections anticipées réclamées
Le chef de l'opposition grecque de droite, Antonis Samaras, a de nouveau réclamé des élections anticipées samedi. Le premier ministre socialiste Georges Papandreou l'a appelé à participer à un gouvernement de consensus qu'il s'est déclaré prêt à ne pas diriger.
"Les masques sont tombés. Geoges Papandreou a rejeté l'ensemble de notre proposition, il endosse ainsi d'énormes responsabilités. Les élections sont la seule solution", a déclaré Antonis Samaras, chef du parti conservateur de la Nouvelle-Démocratie, la deuxième formation politique du pays, cité dans un communiqué de son parti.
Antonis Samaras réagissait à l'invitation lancée par Georges Papandreou à la formation d'une gouvernement transitoire de coalition pour sauver le pays de la faillite et le maintenir dans l'euro, en garantissant le versement avant le 15 décembre de fonds vitaux et le lancement d'ici fin février du plan de sortie de crise mis au point la semaine dernière par la zone euro à Bruxelles.
Au plus gros de la crise politique mercredi, Antonis Samaras avait pour la première fois tendu la main à l'équipe socialiste, s'affirmant prêt à ratifier le plan européen, mais exigeant en retour le départ de Georges Papandreou et l'organisation d'élections anticipées dans un très bref délai.