Ce meeting très coloré aux accents nationalistes s'est tenu sous le mot d'ordre "la Constitution italienne, la plus belle du monde", à l'appel du Parti démocrate, principale force d'opposition de gauche en Italie.
Les manifestants étaient massés devant un grand podium aux couleurs du drapeau tricolore italien (vert, blanc, rouge) et beaucoup portaient des pancartes et banderoles appelant au départ du chef du gouvernement Silvio Berlusconi sous le slogan: "Silvio va-t-en !!".
"Plus vite on les met à la casse, mieux c'est", disait une autre placardée de photos de ministres de la majorité de centre-droit mais aussi de l'avocat de Silvio Berlusconi, Niccolo Ghedini, et de son avenante ex-hygiéniste dentaire promue conseillère régionale à Milan, Nicole Minetti.
Déclarations contestées
Beaucoup de pancartes réagissaient aussi avec dédain à des déclarations la veille à Cannes de Silvio Berlusconi qui a affirmé que la crise n'était "pas forte" en Italie et que "tous les restaurants et les avions étaient pleins". "Je vais au restau mais pour faire la plonge", disait l'une d'elle.
Des manifestants portaient aussi des mannequins à l'effigie d'Umberto Bossi, le chef de la Ligue du nord et allié clé du gouvernement, avec autour du cou la phrase: "Silvio change ma couche". "Honte, honte" et Silvio démissionne", étaient les slogans les plus répétés par la foule.
Maire décrié
Matteo Renzi, jeune maire de Florence, considéré comme une étoile montante de la gauche mais décrié parfois comme trop modéré, a été contesté à son arrivée par des manifestants dont certains l'ont traité de "communiste de droite" tandis que d'autres lui disaient "d'aller à Arcore", la résidence de Silvio Berlusconi où il avait été reçu il y a quelques mois pour un entretien privé controversé.
Renzi a répliqué en parlant du PD comme de "sa maison" et en jugeant "absurde que l'on puisse envisager qu'il ne participe pas à la manifestation de son parti et n'exprime pas ses idées".
agences/pima
Berlusconi n'a pas l'intention de démissionner
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a démenti catégoriquement samedi soir toute vélléité de démission en ironisant sur les gouvernements de l'après-guerre en Italie qui ne duraient que "11 mois en moyenne".
"Je suis désolé de devoir décevoir les nostalgiques de la Première République quand les gouvernements duraient en moyenne 11 mois", a indiqué dans un communiqué le président du Conseil italien. Selon S.Berlusconi, "les palais romains bruissent de rumeurs et commérages sur un sujet: la démission de ce gouvernement".
Mais le Cavaliere, 75 ans, a souligné qu'il n'y pense pas une minute par sens de ses "responsabilités à l'égard des électeurs et du pays". Ce sens des responsabilités "nous impose ainsi qu'au gouvernement de continuer la bataille de civilisation que nous menons dans un moment difficile de crise", a-t-il ajouté.
Le leader de l'opposition réclame des élections
Le chef du Parti démocrate, principal parti d'opposition de gauche en Italie, Pier Luigi Bersani, s'est réjoui d'avoir rassemblé "une force énorme" en réunissant des dizaines de milliers de manifestants sur la grande place San Giovanni à Rome, samedi.
Le PD appelle depuis des mois au départ de Silvio Berlusconi et a souhaité la formation d'un gouvernement technique qui pourrait être soutenu par une nouvelle majorité regroupant la gauche et différents mouvements centristes.
Pier Luigi Bersani s'est dit également prêt samedi à des élections anticipées par rapport à l'échéance de 2013. "Pour la reconstruction du pays, nous appelons les Italiens à nous mettre au défi de gouverner, nous montrerons que nous pouvons être un parti de réforme", a déclaré le chef du Parti démocrate.