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Gênes se relève difficilement des intempéries

Gênes [Simone Arveda]
Des arbres ont été charriés par la rivière qui traverse Gênes, suite aux très fortes pluies qui ont fait six morts. - [Simone Arveda]
La grande ville portuaire de Gênes se relevait difficilement samedi d'inondations-éclair qui ont fait la veille six morts, dont deux fillettes, et dévasté des quartiers entiers, tandis que le front du mauvais temps s'étendait à d'autres régions italiennes.

La circulation des véhicules était interdite sur de grandes portions des artères du centre historique de Gênes, sauf celle des camions de pompiers et de secours, des taxis et des autobus, afin de déblayer les rues envahies de boue, de troncs d'arbres, de poubelles renversées, de scooters et d'automobiles encastrés les uns dans les autres.

La quantité de pluie tombée sur Gênes en cinq ou six heures (356 mm) a été équivalente au tiers de la pluviométrie annuelle et les inondations de vendredi matin sont considérées comme les pires vécues par la ville depuis 41 ans quand un épisode similaire fit 25 morts (lire: Intempéries en Italie).

Les secouristes cherchaient à débarrasser les caves, appartements en sous-sol, magasins et rez-de-chaussée d'immeubles de la boue et du limon laissés dans leur crue par la rivière Fereggiano et le torrent Bisago. Ces cours d'eau traversent Gênes, métropole industrielle qui s'est développée dans les années 70/80 entre la mer et des collines abruptes.

Bourgs évacués

Il continuait de pleuvoir samedi sur ce port de plus de 600'000 habitants ainsi qu'aux environs de La Spezia, toujours dans la région de Ligurie ainsi qu'en Lunigiana, dans le nord de la Toscane, deux zones déjà touchées par des inondations catastrophiques ayant fait 10 morts et des centaines de millions d'euros de dégâts, il y a une semaine (lire: Intempéries en Italie).

Les sauveteurs effectuaient des contrôles aux endroits sur les routes de dizaines d'éboulements et de glissements de terrain. Deux bourgs proches de La Spezia ont été évacués par précaution. Même chose en Toscane à Bocca di Magra avec le transfert préventif de 40 personnes. Un centre d'accueil prévu pour 1000 personnes a été préparé à Carrara, sur le littoral toscan.

Compte tenu de la poursuite des précipitations, le chef de la protection civile Franco Gabrielli a prolongé le niveau très élevé d'"alerte 2" de 11H00 GMT jusqu'à 17H00 GMT dimanche. Selon F.Gabrielli, 54,5 millions d'euros de fonds ont été alloués à la reconstruction des ponts, routes, habitations et entrepôts détruits la semaine passée et un commissaire spécial commencera à les répartir dès lundi.

Jusqu'au Piémont

Les intempéries se sont étendues dans la journée au Piémont, notamment à Ovada où une quinzaine de familles ont été évacuées après un orage particulièrement violent. Le chef de la protection civile s'est dit préoccupé par le niveau élevé du Pô, dans la zone d'Alessandria (Piémont), évoquant un risque de crue de ce fleuve dans la nuit de dimanche à lundi.

L'alerte météo du week-end concerne aussi la Toscane, les environs de Rome, ainsi que le sud de la péninsule où les îles éoliennes (Sicile) étaient inaccessibles en raison de fortes rafales de sirocco.

afp/pima

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Réactions de colère

Marta Vincenzi, le maire centre-gauche de Gênes, qui s'est rendue à Gênes dans les quartiers les plus touchés a été huée aux cris de "honte, honte, rentre chez toi, démission!", par des manifestants qui lui reprochaient de n'avoir pas fermé les écoles ni interdit la circulation automobile vendredi.

Le pape Benoît XVI a téléphoné à l'archevêque de Gênes et chef des évêques italiens, Mgr Angelo Bagnasco, en se disant "proche de toutes les personnes frappées par la catastrophe".

Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a dénoncé des constructions "faites là où on ne devait pas les faire".

Plusieurs spécialistes ont en effet stigmatisé une législation régionale trop laxiste qui aurait réduit de 10 à trois mètres la distance minimale pour la construction à proximité d'un cours d'eau.