Le régime syrien avait donné mercredi son accord à un plan arabe de sortie de crise prévoyant un arrêt total des violences, la libération des personnes arrêtées dans de la répression, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation des observateurs et médias, avant l'ouverture d'un dialogue entre le régime et l'opposition.
Mais les opérations sécuritaires ont fait près d'une soixantaine de morts depuis. La Ligue arabe a décidé de tenir une nouvelle réunion sur la Syrie le 12 novembre "en raison de la poursuite de la violence, le gouvernement syrien n'ayant pas respecté ses engagements à appliquer le plan arabe pour une sortie de crise dans le pays", selon un communiqué de la Ligue.
Samedi, le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi avait pourtant appelé le régime Assad à appliquer "immédiatement" son plan prévenant d'une "catastrophe" si les violences continuaient. Les opposants syriens avaient pour leur part rejeté tout dialogue avec le pouvoir à Damas en l'accusant de chercher à "gagner du temps".
Forte mobilisation
Sur le terrain, la mobilisation des militants contre le régime n'a pas faibli, des défilés parfois massifs ont eu lieu dès la prière de l'aube dans de nombreuses villes pour appeler à la chute du régime et soutenir Homs (centre), théâtre d'opérations militaires d'envergure depuis plusieurs semaines.
Neuf civils ont été tués par les forces de sécurité dans différents quartiers de cette troisième ville de Syrie, notamment à Baba Amro, dont le pilonnage se poursuivait depuis plusieurs jours, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Quatre manifestants ont été blessés dont un grièvement, par les forces de sécurité qui ont tiré sur une manifestation" dimanche matin à Talbissé, près de Homs, selon la même source.
En outre, deux civils ont péri sous les balles des forces de sécurité dans la ville de Hama (centre) et un autre à Idleb (nord). Les forces armées et de la Sécurité sont également intervenues à Zamalka et Irbine, dans la province de Damas.
A Damas, elles ont dispersé à coups de gaz lacrymogène et en tirant en l'air une manifestation à Kafar Soussé où cinq manifestants ont été blessés et plus de 70 autres personnes arrêtées, dont trente manifestants, ont rapporté les militants.
D'autre part, les détenus de conscience ont entamé dimanche une grève de la faim "pour protester contre le régime qui n'a pas tenu ses promesses mensongères de les libérer", selon l'OSDH.
ats/pima
Bachar Al-assad à la mosquée
A l'occasion de la fête musulmane de l'Adha, le président Bachar al-Assad a assisté à la prière dimanche matin à la Mosquée Al-Nour de Raqqa (nord), selon la radio officielle.
Rendant hommage au peuple, "véritable défenseur de la patrie", lors d'une rencontre avec des notables, il a affirmé: "Nous n'avons pas d'autre choix que de remporter toute bataille visant notre souveraineté et notre indépendance nationale".
De son côté, le ministre de l'Intérieur Mohammad Chaar a demandé aux officiers "d'être vigilants et parfaitement préparés pour faire face aux défis et empêcher toute tentative de porter atteinte à la sécurité" de la part de "groupes terroristes armés soutenus par des forces extérieures qui veulent le mal à la Syrie".