Un accord "tarde, ce n'est pas facile, MM. Papandréou et Samaras sont en contact permanent et essaient de trouver les solutions nécessaires", a affirmé une source gouvernementale. "Si nécessaire, cela durera jusqu'à demain", a-t-elle ajouté.
Les médias grecs tablaient au départ sur une annonce faite à temps pour lancer un signal aux partenaires de la zone euro, réunis depuis 16H15 GMT à Bruxelles, notamment pour presser la Grèce, représentée sur place par son ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, de clarifier ses intentions en matières de réformes et d'économies budgétaires.
La même source a toutefois jugé qu'en concluant dimanche soir un accord pour la formation d'une alliance gouvernementale, Athènes avait lancé un signal clair de consensus politique (lire: Crise grecque).
Réticences à droite
Selon les médias, les tractations socialistes-conservateurs se heurtent aux réticences de la droite à présenter des ministres pour le futur gouvernement, alors qu'elle a bataillé jusque-là contre la cure d'austérité dictée au pays par ses bailleurs de fonds et affûte ses armes pour un prochain combat électoral.
L'accord conclu dimanche soir entre Georges Papandréou et Antonis Samaras prévoit en effet des élections anticipées autour du 19 février, une fois lancée par la nouvelle équipe la mise en oeuvre du plan de désendettement de la Grèce adopté à Bruxelles fin octobre.
Elections en question
Le site internet d'information In.gr et la télévision publique Net affirmaient pour leur part qu'un soutien clair des conservateurs était réclamé par le candidat pressenti à la direction du nouveau gouvernement, le socio-libéral Lucas Papademos, qui fut vice-gouverneur de la Banque centrale européenne de 2002 à 2010.
Georges Papademos souhaite aussi, selon ces médias, des élections moins précipitées, pour permettre au cabinet d'accomplir plus sereinement sa mission, visant à sauver la Grèce de la faillite et à la réancrer dans l'euro. La télé Net annonçait l'arrivée prochaine de ce dernier à Athènes, en provenance des Etats-Unis où il enseigne à l'université de Harvard.
afp/pima
L'Europe se fait pressante
L'Europe a pressé lundi l'Italie et la Grèce de clarifier leurs intentions en matière de réformes et d'économies budgétaires, alors que la crise de la dette menace dangereusement de s'étendre et que la France se démène pour ne pas être la prochaine victime. Ce message a été martelé à l'occasion d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro qui a débuté vers 17h15 à Bruxelles.
Elle sera suivie mardi matin par une rencontre des ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne. Ce rendez-vous devait au départ être consacré essentiellement aux modalités de renforcement du Fonds de secours de la zone euro aux pays en difficulté (FESF), un instrument essentiel pour contenir la propagation de la crise de la dette.
La situation très tendue à Rome comme à Athènes est venue s'y ajouter.