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Nucléaire iranien: l'UE se montre préoccupée

Une image satellite du site nucléaire iranien de Natanz.
Une image satellite du site nucléaire iranien de Natanz.
Le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique "aggrave sérieusement" les préoccupations de la communauté internationale sur la nature du programme nucléaire iranien. Téhéran de son côté se montre inflexible, affirmant ne rien vouloir changer.

La communauté internationale est préoccupée après le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a affirmé mercredi une porte-parole de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l'Union européenne.

"Le nouveau rapport de l'AIEA aggrave sérieusement les préoccupations actuelles sur la nature du programme nucléaire iranien, puisque ce rapport met particulièrement l'accent sur l'information corroborée par l'AIEA concernant d'éventuelles dimensions militaires du programme nucléaire iranien", a affirmé la porte-parole.

Les inquiétudes de l'AIEA

AIEA, Agence internationale de l'énergie atomique. [Hans Punz]
AIEA, Agence internationale de l'énergie atomique. [Hans Punz]

Dans son rapport rendu public mardi, l'AIEA a émis de "sérieuses inquiétudes" concernant le programme nucléaire iranien, s'appuyant sur des informations "crédibles" indiquant que Téhéran a travaillé à la mise au point de l'arme atomique en dépit de ses dénégations répétées.

Le rapport de l'AIEA se base sur des informations "cohérentes et crédibles", a insisté Maja Kocijancic, la porte-parole de Catherine Ashton, qui est par ailleurs négociatrice du groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne) sur le dossier du nucléaire iranien.

Le rapport montre "fortement l'existence d'un programme complet de développement à part entière d'armes nucléaires en Iran", a déploré la porte-parole (lire Nucléaire iranien ). Elle a noté aussi que l'AIEA a "confirmé" que l'Iran se livrait toujours à ses activités d'enrichissement de l'uranium.

Réaction de l'UE en vue

L'UE va travailler avec ses partenaires pour élaborer une "réaction adéquate" à la publication de ce rapport. Après la publication du rapport de l'AIEA, les Etats-Unis ont prévenu qu'ils allaient augmenter la pression sur l'Iran et peut-être réclamer de nouvelles sanctions. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a de son côté estimé que la saisine du Conseil de sécurité de l'ONU "s'impose".

En réaction, l'Iran a indiqué qu'il n'abandonnerait "jamais" son programme nucléaire après avoir accusé le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique d'avoir commis une "erreur historique" en publiant ce rapport très critique à l'égard de Téhéran (lire la réaction du président iranien ci-contre). Du côté d'Israël, le mutisme était de mise (voir encadré) (lire Nucléaire iranien).

afp/hof

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Mahmoud Ahmadinejad inflexible

L'Iran "ne reculera pas d'un iota" sur son programme nucléaire, a affirmé mercredi le président Mahmoud Ahmadinejad après la publication d'un rapport de l'AIEA accusant Téhéran d'avoir travaillé à une arme nucléaire en dépit de ses dénégations.

"Nous ne reculerons pas d'un iota sur le chemin sur lequel nous nous sommes engagés", a déclaré Mahmoud Ahmadinejad en réaffirmant que l'Iran n'avait "pas besoin de la bombe atomique" lors d'un discours retransmis à la télévision.

Téhéran, qui a toujours démenti tout caractère militaire à son programme, a rejeté en bloc les accusations de l'agence, affirmant qu'elles étaient fondées sur des éléments anciens, incluant certains faux documents "fabriqués par Washington".

Mutisme côté israélien

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a refusé mercredi de commenter le rapport de l'AIEA qui a évoqué une "possible dimension militaire" du programme nucléaire iranien. "Nous étudions le rapport", s'est contenté d'affirmer un responsable du bureau.

Benjamin Netanyahu a également donné comme instruction à ses ministres de refuser de donner des interviews, selon la radio militaire.

La commentatrice politique de la radio, Ilil Sharar, a justifié cette discrétion par la "crainte que toute déclaration ou initiative israéliennes suscitent des oppositions dans le monde et fassent le jeu de l'Iran".