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Mont-Blanc: les alpinistes bloqués sont morts

Les secours ont pu mener 2 vols de reconnaissance, mais les conditions restent mauvaises. [EPA/Marcoz Enrico]
Les conditions météo étaient difficiles pour les secours. - [EPA/Marcoz Enrico]
Les deux alpinistes bloqués depuis une semaine dans le massif du Mont-Blanc ont été retrouvés morts mercredi par les secouristes italiens et français. Ils ont été localisés à l'est de la voie de descente des Grandes Jorasses, en Italie.

La température de leurs corps était proche de zéro degré Celsius. C'est un "anorak rouge" qui a donné l'alerte, selon Oscar Taiola, responsable du secours alpin pour la face italienne du Mont-Blanc.

Le vêtement a été repéré lors d'un survol de l'hélicoptère de la sécurité civile française, dans lequel avaient pris place des secouristes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix. Les deux malheureux alpinistes seraient morts de froid.

Leurs corps ont été repérés "immobiles" mercredi en fin de matinée, à 4050 mètres d'altitude, par l'hélicoptère de la sécurité civile et les gendarmes français. "Ils n'étaient pas dans un trou, mais tout près d'une arête enneigée et sans sac de couchage. Je crois qu'ils étaient en train de descendre", a précisé Oscar Taiola.

"Les deux personnes sont décédées. Le médecin à Courmayeur, en Italie, a (ensuite) constaté leur mort", a affirmé Oscar Taiola. Les corps des deux naufragés ont été redescendus à Courmayeur.

A -25 degrés

Les secouristes ont également récupéré les sacs des deux alpinistes, qui étaient impossibles à ouvrir, gelés également par le froid.

Mercredi matin, il faisait environ -10 degrés Celsius à 4000 mètres d'altitude sur le Mont-Blanc, avec un vent de 40 à 50 km/h, selon Météo France. La nuit, les deux alpinistes ont dû faire face à des tempêtes de neige et des températures proches de -25 degrés.

Le guide de haute montagne de 47 ans, et sa cliente, une alpiniste parisienne expérimentée de 44 ans, étaient bloqués depuis mercredi soir dernier à 150 mètres environ sous la pointe Walker, située à 4208 mètres, le sommet des Grandes Jorasses.

Conditions de sauvetage difficiles

Les secouristes italiens et français ont tenté à de nombreuses reprises de venir en aide aux deux naufragés par hélicoptère, mais les conditions météo, difficiles, ont souvent entravé leur tâche. La face italienne du Mont-Blanc était bouchée depuis cinq jours par de grosses accumulations de brouillard et de fortes chutes de neige, accompagnées d'effet de foehn.

Les contacts téléphoniques avec les deux alpinistes s'étaient interrompus vendredi, faute de batterie disponible. Dans les dernières conversations, le guide avait indiqué avoir réussi à creuser un trou dans la neige sous une corniche de glace.

Plusieurs cordées de guides et d'alpinistes aguerris ont aussi été organisées par des proches pour tenter de rejoindre les deux victimes à pied. Mais elles ont dû rebrousser chemin en raison encore une fois du froid et de la neige.

ats/mre

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