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Lucas Papademos nommé Premier ministre grec

Lucas Papademos remplace Georges Papandréou à la tête d'une Grèce vacillante. [Thanassis Stavrakis]
Lucas Papademos remplace Georges Papandréou à la tête d'une Grèce vacillante. - [Thanassis Stavrakis]
Après plusieurs jours de tractations, la Grèce s'est trouvé un nouveau Premier ministre en la personne de Lucas Papademos. L'ex-vice président de la Banque centrale européenne dirigera un gouvernement de coalition chargé de mettre en oeuvre le plan d'aide de l'Union européenne.

La Grèce est à un "carrefour crucial", face à d'énormes problèmes, a déclaré Lucas Papademos juste après avoir été choisi pour diriger le gouvernement, dans sa première déclaration publique retransmise à la télévision.

Pour lui, l'euro constitue "une garantie de stabilité monétaire" et un "facteur de prospérité économique" pour le pays. Soulignant qu'il assume "une grande responsabilité" en ce moment crucial pour le pays, le nouveau Premier ministre, qui est âgé de 64 ans, a indiqué que "la route serait difficile" mais qu'avec "l'unité et la coopération", la Grèce pourra faire face aux problèmes.

Mettre en oeuvre le plan de l'UE

L'annonce par la présidence de la République est intervenue au bout de plus de quatre heures de réunion entre les chefs de trois partis (droite, socialiste et extrême droite) jeudi et d'un premier rendez-vous manqué mardi soir après les adieux officiels du premier ministre socialiste sortant Georges Papandréou.

"Il a été convenu que la mission du gouvernement est la mise en oeuvre des décisions du sommet de la zone euro du 26 octobre et de la politique économique liée à ces décisions" ajoute le communiqué de la présidence, après quatre jours d'intenses tractations entre les partis, suivies avec inquiétude par l'UE et le FMI, les créanciers du pays, qui demandaient une solution politique "claire" pour le pays au bord de la faillite.

Lucas Papademos conduira un gouvernement de transition jusqu'aux élections anticipées prévues en février prochain. Aucune information n'a été donnée sur la date de ces élections demandées par la droite pour participer à ce gouvernement de coalition.


LE PROFIL RASSURANT D'UN ANCIEN BANQUIER CENTRAL

Lucas Papademos a longtemps été le bras droit de Jean-Claude Trichet à la BCE. [Thomas Lohnes]
Lucas Papademos a longtemps été le bras droit de Jean-Claude Trichet à la BCE. [Thomas Lohnes]

Selon les experts, Lucas Papademos offre le profil rassurant d'un ancien banquier central, expert en questions financières pour un pays qu'il a contribué à arrimer à l'euro. Son passage au poste de vice-président de la Banque centrale européenne (2002-2010) a permis à ce socio-libéral aux allures de collégien studieux de gagner l'estime des milieux politiques et financiers internationaux.

Cette stature lui a valu de figurer parmi les conseillers économiques du Premier ministre grec sortant Georges Papandréou. Comme bras droit de Jean-Claude Trichet, qui a présidé la BCE jusqu'en octobre, Lucas Papademos a été un vrai moteur intellectuel de la direction de l'institution européenne. Mais il a toujours privilégié la discrétion des hommes de l'ombre, laissant l'avant-scène à son patron.

Apaiser une Grèce en pleine crise

Ce profil de gestionnaire sans esbroufe et rigoureux pourrait apaiser une Grèce déchirée par une crise politique venue s'ajouter à une récession qui prend des airs de dépression au bout de quatre ans de marasme économique. C'est aussi un Européen convaincu, au fait de tous les tours et détours qui ont conduit la Grèce dans la zone euro.

Désigné à la tête d'une équipe chargée de confirmer ce choix, face à des partenaires évoquant désormais ouvertement une sortie de la monnaie commune, Lucas Papademos devra superviser la mise en oeuvre de l'accord européen de désendettement de la Grèce conclu les 26 et 27 octobre à Bruxelles. Cet accord doit permettre d'alléger de 100 milliards d'euros environ la dette publique du pays de 350 milliards, via l'effacement de créances par les banques et fonds d'investissements privés.

afp/boi

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Un taux de chômage de 18,4%

Le taux de chômage en Grèce a franchi un nouveau palier à la hausse, s'établissant à 18,4% en août, contre 12,2% un an auparavant, et 16,5% en juillet, a indiqué jeudi l'Autorité des statistiques grecques.

Cette envolée s'est amorcée début 2010, quand la débâcle financière du pays et la rigoureuse cure d'austérité ont aggravé la récession commencée dès 2009. Il s'agit du pire résultat depuis août 2006.

La tranche d'âge des 15-29 ans est la plus sinistrée, avec un taux de 43,5% en août contre 30,8% un an plus tôt et 42% en juillet.

Les femmes continuent aussi d'être plus frappées que les hommes, avec un taux de 22,3% (15,5% pour les hommes), contre respectivement 15,5% et 9,9% un an plus tôt.

Le nombre de chômeurs approchait du million, à 907'953 personnes, en hausse de 48,1% sur un an et de 10,7% par rapport à juillet