L'exécutif est dirigé par le premier ministre Lucas Papademos. La nouvelle équipe est resserrée avec 17 ministres, dont quatorze de la majorité socialiste, deux conservateurs et un représentant de l'extrême-droite.
Douze ministres socialistes sortants sont maintenus à leurs postes, dont le ministre des finances Evangélos Vénizélos. Andréas Loverdos, Anna Diamantopoulou et Georges Papaconstantinou sont reconduits aux ministères sensibles, au vu des réformes en cours, de la Santé et de l'Education, et de l'Environnement-Energie.
Les Affaires Etrangères échoient à un libéral de la Nouvelle Démocratie, l'ex-Commissaire européen Stavros Dimas, alors que la Défense reveient à Dimitris Avramopoulos.
Parmi les questions laissées en suspens par le nouveau gouvernement demeure en effet celle de sa durée, laissée dans le flou depuis l'accord Papandréou-Samaras prévoyant un recours aux urnes "immédiatement après la mise en oeuvre" du plan de désendettement du pays mis au point par la zone euro fin octobre.
Une autre interrogation porte sur la cohésion et l'efficacité d'une équipe gonflée à 47 membres, dont neuf ministres adjoints et 21 secrétaires d'Etat, et qui voit l'arrivée de quatre cadres d'extrême droite
Entrée de l'extrême droite
En effet, Makis Voridis, avocat de 47 ans issu de l'organisation de jeunesse du parti juntiste et longtemps proche du Front national français de Jean-Marie Le Pen, a été nommé ministre des Transports, tandis qu'Adonis Georgiadis, notamment co-éditeur d'un sulfureux pamphlet antisémite, accède au secrétariat d'Etat au développement et à la Marine marchande.
Tous deux sont des députés du parti Laos, quatrième formation parlementaire, qui a rallié l'alliance gouvernementale formée par la majorité socialiste et l'opposition conservatrice.
L'extrême droite entre ainsi pour la première fois dans un gouvernement grec depuis la chute de la dictature des colonels en 1974.
Le parti communiste, troisième parti parlementaire, et la gauche radicale ont campé sur leur refus d'entrer dans une alliance, étant opposés aux mesures d'austérité.
Les deux principaux partenaires de la Grèce dans la zone euro ont salué la formation du gouvernement. La chancelière allemande Angela Merkel a assuré Lucas Papademos de son soutien, tout comme le président français Nicolas Sarkozy, qui s'est dit "certain" que le nouveau Premier ministre " aura à coeur de prendre toutes les mesures nécessaires" pour assurer la sortie de crise.
ats/afp/mre