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Italie: le Sénat adopte les réformes promises à l'UE

Mario Monti, avec la cravate bleue, était présent au Sénat lors de l'adoption des réformes. [Giuseppe Lami]
Pressenti pour remplacer Silvio Berlusconi, Mario Monti, avec la cravate bleue, était présent au Sénat lors de l'adoption des réformes. - [Giuseppe Lami]
Le Sénat italien a approuvé vendredi les réformes économiques promises à l'Union européenne pour rassurer les marchés, ouvrant la voie à la démission attendue ce week-end du chef du gouvernement Silvio Berlusconi. L'économiste Mario Monti apparaît comme le mieux placé pour lui succéder.

Le Sénat a approuvé par 156 voix contre 12 le projet de loi sur le budget, qui contient ces mesures. La Chambre (basse) des députés se penche samedi sur le texte, et devrait également l'adopter.

Silvio Berlusconi prévoit que des élections anticipées seront nécessaires. [KEYSTONE - EPA/GIUSEPPE LAMI]
Silvio Berlusconi prévoit que des élections anticipées seront nécessaires. [KEYSTONE - EPA/GIUSEPPE LAMI]

Silvio Berlusconi a annoncé mardi soir son intention de quitter la présidence du Conseil, après avoir perdu sa majorité absolue à la Chambre des députés sur un vote de routine.

Il s'est engagé à démissionner une fois les réformes adoptées par le Parlement.

Mario Monti calme les marchés

La perspective d'un gouvernement de transition dirigé par l'économiste et ancien commissaire européen à la concurrence Mario Monti continuait vendredi de calmer les marchés.

Le taux d'emprunt de l'Italie sur dix ans a baissé de 0,21 point de pourcentage, à 6,59%, après avoir atteint mercredi un record de 7,40% (lire Crise en Italie). Il a alors dépassé le niveau qui avait fini par contraindre d'autres pays de la zone euro, comme la Grèce et le Portugal, à demander un plan de sauvetage.

Le président Giorgio Napolitano a déclaré mercredi dans un communiqué que l'adoption au Parlement des réformes était "une question de jours" et qu'il s'emploierait à éviter que ne s'installe une période prolongée d'incertitude politique.

L'accélération du processus d'adoption des réformes permettrait au chef d'Etat d'entamer rapidement des consultations sur la formation d'un nouveau gouvernement ou la convocation de nouvelles élections.

La Bourse de Milan a clôturé vendredi sur un bond de 3,68% à 15.778 points, rassurée par l'adoption au Sénat des mesures anti-crise promises à l'UE et par la forte détente des taux obligataires italiens.

L'indice vedette FTSE Mib a été porté par un envol des valeurs bancaires, Banca Popolare di Milano bondissant de 11,66% à 0,3849 euro, UBI Banca de 9,34% à 2,81 euros et Intesa Sanpaolo de 8,82% à 1,283 euro.

ap/afp/hof/mre

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Les mesures anti-crise adoptées

CESSIONS D'ACTIFS PUBLICS Rome cédera des biens immobiliers publics, appartenant notamment à l'armée, ainsi que des terrains agricoles afin de réduire la dette colossale du pays (1900 milliards d'euros). Silvio Berlusconi avait indiqué fin octobre que le produit de ces cessions devrait s'élever à 15 milliards sur trois ans. Les investisseurs qui rachèteront ces biens pourront notamment payer en titres de dette.

LIBERALISATIONS Les ordres professionnels seront réformés et les tarifs minimum abolis afin d'insuffler plus de concurrence dans l'économie italienne. Les collectivités locales devront de leur côté ouvrir les services publics locaux à la concurrence et réduire leur participation dans les sociétés gérant ces services (énergie, transports, eau, déchets).

RETRAITES L'âge de départ en retraite dans le cadre des "pensions de vieillesse" augmentera à 67 ans en 2026 (contre 65 ans actuellement) mais cette mesure ne fait en réalité que confirmer les effets de réformes déjà adoptées comme celle prévoyant la hausse progressive de l'âge en fonction de l'espérance de vie. La Ligue du Nord, allié de Silvio Berlusconi, a refusé toute intervention sur les "pensions d'ancienneté", comme le réclame Bruxelles, alors que ce système permet de partir à n'importe quel âge avec 40 ans de cotisations.

SIMPLIFICATIONS ADMINISTRATIVES Le but est de réduire les lourdeurs bureaucratiques en particulier pour les entreprises. Les "zones à bureaucratie zéro", qui permettent aux entreprises de s'adresser à une seule administration pour toutes les démarches, seront étendues à tout le territoire. Des mesures sont également prévues pour simplifier les démarches devant la justice civile.

EMPLOI Mesures notamment fiscales pour réduire le chômage des jeunes et des femmes, en favorisant l'apprentissage, le temps partiel et le télétravail.

INFRASTRUCTURES Déductions fiscales pour relancer les chantiers d'infrastructures qui ont un effet de levier sur la croissance

FONCTION PUBLIQUE Mutation ou mise en disponibilité durant deux ans avec une indemnité équivalente à 80% du salaire des personnes travaillant dans les administrations dont les effectifs sont en excédent.