A New York, les forces de l'ordre ont rouvert une clôture entourant le square Zuccotti, autorisant les manifestants à retourner dedans un par un, tout en leur expliquant que, selon un jugement rendu mardi après-midi, ils pouvaient se réunir dans le parc mais avaient désormais interdiction d'y camper.
"Personne ne se verra refuser l'entrée", a dit un policier au seuil du square. Les manifestants qui retrouvaient le lieu qui était leur quartier général jusqu'à leur expulsion entonnaient : "Tous les jours, toutes les semaines, occupez Wall Street!".
Liberté d'expression garantie
Dans un communiqué, le maire de New York Michael Bloomberg a assuré que les autorités municipales avaient prévu dès le début de journée la réouverture du parc privé, qui est la propriété de la société Brookfield Properties, après un grand nettoyage des lieux. Un juge new-yorkais, Michael Stallman, a confirmé mardi après-midi l'interdiction faite par les autorités de la ville aux manifestants anti-Wall Street de camper dans le square Zuccotti.
Cette décision "confirme notre position, qui est que le Premier amendement (qui garantit la liberté d'expression, NDLR) ne garantit pas le droit de mettre en danger le public ou d'empiéter sur les droits d'autrui en s'emparant d'un espace public avec des tentes et des bâches", a ajouté Michael Bloomberg.
"En dernier recours, la municipalité a la responsabilité de protéger la santé et la sécurité du public et nous continuerons de faire en sorte que tout le monde puisse s'exprimer librement à New York", a-t-il poursuivi. Le square Zuccotti "restera ouvert à tous ceux qui veulent en profiter, aussi longtemps qu'ils respectent les règles du parc", conclut-il. "Occupy Wall Street" souhaite organiser jeudi une fête populaire devant la bourse de Wall Street, pour tenter de la contraindre à la fermeture.
Intervention à Paris
Mardi, la Maison Blanche a réagi avec prudence, estimant qu'il revenait aux autorités municipales de décider du sort des manifestants anti-Wall Street. Quelque 300 manifestants anti-capitalistes d'Occupy DC ont par ailleurs défilé mardi jusqu'à la Maison Blanche à Washington et ont appelé le président Barack Obama à se joindre à eux. La City de Londres a elle engagé mardi une nouvelle action en justice pour tenter de déloger les indignés qui campent sur le parvis de la cathédrale Saint Paul, au coeur de la place financière.
En France, la police est intervenue mardi soir dans le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de Paris, pour démanteler un campement installé il y a une dizaine de jours par des indignés, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. Des policiers et des gendarmes, au nombre d'une centaine selon la préfecture, ont confisqué les cartons, pancartes et bâches constituant le campement des militants anticapitalistes sous la Grande Arche de La Défense, qu'ils ont encerclés.
Les militants étaient au nombre d'une centaine, a constaté la journaliste. Peu après l'intervention, les forces de l'ordre gardaient un amas de pancartes, et des militants tentaient de reconstituer leur campement. Les indignés ont qualifié de "violente" cette intervention, à l'issue de laquelle aucun blessé n'a été signalé selon la source préfectorale et les manifestants.
agences/dk
La police tire sur un homme à Berkeley
En Californie, la police a tiré sur un homme armé sur le campus de l'université de Berkeley, au moment où un millier de militants anti-Wall Street manifestaient. L'homme a brandi son arme "de manière menaçante" au moment des faits, a précisé le chef de la police de Berkeley Mitchell Celaya. Les organisateurs de la manifestation ont tenu immédiatement à affirmer qu'il n'y avait aucun rapport entre leur défilé et l'incident.