Parti dans le froid du square Zuccotti, berceau du mouvement dont les manifestants ont été expulsés dans la nuit de lundi à mardi, le défilé des indignés a été quasi-immédiatement arrêté par les forces de l'ordre à l'entrée de Wall Street, où se trouve la Bourse de New York.
Afin de marquer les deux mois d'existence du mouvement, les indignés new-yorkais avaient décidé de marcher sur le haut lieu de la finance de la ville.
Plusieurs autres manifestations se sont tenues dans d'autres villes des Etats-Unis, notamment à Los Angeles, où des échauffourées ont aussi éclaté.
Fermer Wall Street
Montés sur des chevaux, des policiers ont bloqué plusieurs rues autour de la Bourse de New York, empêchant le cortège de progresser peu après son départ. Le mouvement "Occupy Wall Street" avait prévu d'organiser une fête populaire devant le New York Stock Exchange pour le contraindre à la fermeture.
Les manifestants savent qu'ils ont peu de chances de s'approcher du symbole du capitalisme américain et que cette journée d'action risque, par son côté provocateur, de se traduire par des arrestations massives et d'aggraver les relations déjà tendues avec la municipalité.
Ils se sont rabattus sur les rues adjacentes, bloquant notamment Broad Street pour empêcher les employés des sociétés du quartier de se rendre dans leurs bureaux aux cris de "Wall Street est fermée".
Les deux mois du mouvement
"Nous voulons faire entendre notre voix et faire connaître notre frustration", a résumé avant le départ du cortège un porte-parole du mouvement Mark Bray. Avant le départ du cortège, les militants se félicitaient, se souhaitant un "bon anniversaire" les uns aux autres.
Le mouvement a été lancé le 17 septembre à New York, avant d'essaimer dans plusieurs autres villes américaines. Depuis l'expulsion des campeurs dans la nuit de lundi à mardi, le square Zuccotti est resté entouré de barrières métalliques, et surveillé de près par d'importantes forces de police et agents de sécurité du propriétaire, Brookfield Properties.
Si son accès a été rouvert au public, son règlement, qui interdit de s'y coucher ou d'y introduire des tentes ou des sacs de couchage est désormais strictement appliqué.
agences/boi
Les indignés anglais restent fermes
A Londres, les militants anticapitalistes qui campent dans la City de Londres ont refusé de se soumettre à l'ultimatum qui leur avait été donné de plier leurs tentes d'ici jeudi 18h, ouvrant la voie à une bataille judiciaire avec la municipalité.
La ville de Londres "ira au tribunal vendredi pour entamer la procédure judiciaire, et une audience à la Haute Cour est prévue mercredi", a déclaré l'un des avocats des manifestants, en s'adressant jeudi soir aux "indignés" au pied de la cathédrale Saint-Paul.
"La police peut vous faire partir seulement s'il y a un incident d'ordre public et selon moi, il n'y en a pas eu", a expliqué un autre avocat.
L'expiration de l'ultimatum marque le début d'une action en justice. Une procédure qui pourrait prendre des semaines, toute évacuation par la force sur la voie publique devant être autorisée par un juge.
Dans le camp d'une centaine de tentes, les protestataires ne croyaient donc pas à la répétition du scénario de New York, où la police était intervenue en pleine nuit en début de semaine pour déloger les militants d'"Occupy Wall Street".