"Nous avons unanimement décidé que la Ligue nationale pour la démocratie (LND) allait s'enregistrer en accord avec la loi (...) et nous participerons aux prochaines élections partielles", a déclaré après une réunion du comité central un cadre du parti, dissous par les militaires il y a un an et demi.
La lauréate du prix Nobel de la paix a elle appelé son parti à présenter des candidats dans "toutes les circonscriptions", sans dire clairement si elle y participerait. "Si je pense que je dois participer aux élections, je le ferai", a-t-elle déclaré lors d'un discours à la centaine de membres réunis au siège de la LND à Rangoun.
"Certaines personnes s'inquiètent du fait que participer pourrait faire du tort à ma dignité. Franchement, si vous faites de la politique, vous ne devez pas penser à votre dignité", a-t-elle ajouté. "Je pense qu'elle le fera", a de son côté indiqué Nyan Win, un porte-parole de la LND. Selon des sources au sein de son parti, Suu Kyi pourrait se présenter dans la banlieue de Rangoun.
Dissoute en mai 2010
Les élections partielles, dont la date n'a pas été annoncée, doivent pourvoir plus de 40 sièges des deux chambres du parlement.
La LND avait été dissoute en mai 2010, peu après avoir annoncé son boycott des élections de novembre de la même année, en dénonçant des lois électorales inacceptables.
Depuis, le paysage politique birman s'est complètement transformé. La junte a cédé la place à un régime dit "civil", certes étroitement contrôlé par l'armée mais à la tête duquel le président Thein Sein a multiplié les réformes et les gestes symboliques.
Libérée, autorisée à aller en province et à s'exprimer librement, la "Dame" a été simultanément explicitement invitée à revenir sur la scène politique. La LND avait largement remporté les élections de 1990 sans jamais être autorisée à prendre le pouvoir. Et Suu Kyi a passé le plus clair de son temps en prison ou assignée à résidence de 1989 à 2010.
agences/vkiss
Clinton en Birmanie
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton se rendra en Birmanie le mois prochain, pour la première visite d'un chef de la diplomatie américaine dans le pays depuis cinquante ans, a annoncé vendredi un haut responsable américain. Le président américain Barack Obama a pris cette décision après s'être entretenu au téléphone, depuis son avion Air Force One, avec la prix Nobel de la paix et figure de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi sur le processus d'ouverture initié par le pays.
Barack Obama a dit voir "des lueurs de progrès" dans les réformes birmanes mais demandé que plus soit fait. La visite de Mme Clinton aura pour but d'explorer les possibilités pour les Etats-Unis de "doter (la Birmanie) des capacités" de mettre en oeuvre la transition, a expliqué le responsable. Les Etats-Unis continuent à imposer des sanctions au régime birman. Le déplacement d'Hillary Clinton devrait consacrer le retour de la Birmanie sur la scène diplomatique internationale.
Le pays avait été relégué au ban des nations depuis les années 90, pour ses violations répétées des droits de l'Homme et en particulier l'assignation à résidence d'Aung San Suu Kyi.