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Des heurts au Caire font un mort et 676 blessés

Des affrontements ont éclaté entre la police anti-émeute et environ 200 manifestants, qui ont jeté des projectiles en direction des policiers, qui répliquaient à coups de matraque. [Mohamed Abd El-Ghany]
Les manifestants réclament la chute du maréchal Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées, dépositaire du pouvoir. - [Mohamed Abd El-Ghany]
Un manifestant est décédé samedi au Caire après de violents affrontements, sur la place Tahrir, entre protestataires et forces de police, qui ont également fait 676 blessés, selon le ministère égyptien de la Santé et des sources médicales sur place.

La victime a reçu une balle dans la poitrine, a précisé un médecin sur la célèbre place de la capitale égyptienne, foyer de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak le 11 février dernier. Les affrontements ont en outre fait 676 blessés, a déclaré Mohamed Cherbini, porte-parole officiel du ministère de la Santé, cité par l'agence officielle Mena.

Les affrontements ont eu lieu samedi place Tahrir au Caire entre la police et des manifestants après la dispersion par les forces de l'ordre d'un sit-in mené par des blessés de la révolte du début d'année.

Entamés dans la matinée, les affrontements se sont intensifiés dans l'après-midi avec des charges de la police anti-émeutes, qui a fait usage de gaz lacrymogènes, tandis que des dizaines de manifestants répliquaient en lançant des projectiles.

Le maréchal Tantaoui contesté

La police s'est ensuite retirée dans les rues bordant l'emblématique place du Caire, alors que les manifestants scandaient des slogans réclamant la chute du maréchal Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA), dépositaire du pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février.

Dans la matinée, la police avait pénétré sur la place Tahrir pour disperser un sit-in mené par des blessés ainsi que des proches des tués lors de la révolte de janvier/février, selon l'agence officielle égyptienne Mena. Peu après, des affrontements ont éclaté entre la police anti-émeute et environ 200 manifestants, selon une journaliste de l'AFP. Les manifestants ont jeté des projectiles en direction des policiers, qui répliquaient à coups de matraque.

Selon un responsable de la sécurité, plusieurs manifestants ont été arrêtés. Le sit-in, qui durait depuis plusieurs jours, réclamait que soient rapidement jugés les policiers et les dirigeants responsables des violences qui ont fait, selon des sources officielles, environ 850 morts et des milliers de blessés pendant les 18 jours de révolte.

L'armée priée de transférer le pouvoir à un gouvernement civil

Hosni Moubarak, son ministre de l'Intérieur et des responsables de la sécurité sont actuellement jugés pour avoir ordonné aux forces de l'ordre d'ouvrir le feu sur les protestataires.

Vendredi, les participants au sit-in avaient été rejoints par quelques-uns des dizaines de milliers de manifestants, en majorité islamistes, exigeant que l'armée transfère rapidement le pouvoir à un gouvernement civil (lire Egypte).

Les premières élections législatives depuis la chute d'Hosni Moubarak doivent débuter le 28 novembre pour s'étaler sur près de quatre mois. La date de la présidentielle n'a elle pas encore été fixée. Une candidate a entamé une grève de la faim pour réclamer la libération de détenus enfermés sur décision de tribunaux militaires (lire ci-contre).

afp/hof

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Une candidate en grève de la faim

Bouthaïna Kamel, candidate déclarée à l'élection présidentielle égyptienne dont la date n'est pas encore fixée, a annoncé samedi avoir entamé une grève de la faim, pour réclamer notamment la libération des détenus incarcérés sur décision de tribunaux militaires.

Dans un communiqué, Bouthaïna Kamel dit entamer cette grève "parce que les cellules militaires sont remplies d'hommes qui seraient mieux chez eux à élever leurs enfants ou à s'occuper de leurs parents. Parce que se voir priver de liberté est pire que ne pas avoir à manger". "Ils ont refusé l'injustice et il nous est désormais impossible de ne pas croire autant en la liberté et en la justice qu'eux", ajoute-t-elle.

La candidate appelle notamment à la libération du blogueur et militant Alaa Abdelfattah, en détention provisoire depuis le 30 octobre pour avoir "incité à la violence contre les forces armées". Il est poursuivi dans le cadre des heurts entre manifestants coptes et forces de l'ordre qui avaient fait 25 morts le 9 octobre au Caire.

D'autres militants, dont Leïla Soueif, la mère de Alaa Abdelfattah, ont entamé depuis plusieurs jours une grève de la faim pour obtenir la libération du blogueur.

L'armée au pouvoir en Egypte depuis la chute d'Hosni Moubarak, le 11 février dernier, est sont très critiquée pour avoir jugé des milliers de civils devant des tribunaux militaires.