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Belgique: la crise politique s'aggrave encore

Elio Di Rupo, ici lundi à la sortie d'une audience avec le roi Albert II. [John Thys]
Elio Di Rupo, ici lundi à la sortie d'une audience avec le roi Albert II. - [John Thys]
L'interminable crise politique belge s'est de nouveau aggravée lundi. Le Premier ministre pressenti, le socialiste Elio Di Rupo, a démissionné en raison du blocage des négociations en vue de former un gouvernement, introuvable depuis 526 jours.

Le roi Albert II a pris acte de la décision de Elio Di Rupo, mais a mis sa démission "en suspens", en appelant la classe politique à prendre conscience de "la gravité de la situation".

"La défense de l'intérêt général de tous les Belges et les échéances européennes nécessitent une résolution très rapide de la crise politique", a affirmé le roi dans un communiqué publié par le palais royal.

Il renonce après des mois de crise

Le socialiste Elio Di Rupo, pressenti pour devenir Premier ministre, quitte le navire.
Le socialiste Elio Di Rupo, pressenti pour devenir Premier ministre, quitte le navire.

Elio Di Rupo, le patron du PS francophone, a jeté l'éponge lundi en début de soirée après une nouvelle journée de tensions, de crispations et de dramatisation comme la Belgique en a connue plusieurs depuis le début de la crise politique, en juin 2010.

Ces tractations politiques fébriles, suivies avec lassitude par l'opinion, devraient se poursuivre ces prochains jours. Le roi Albert II a en effet exhorté les six partis participant aux négociations à "prendre un temps de réflexion" pour "mesurer les conséquences d'un échec" et "chercher activement une solution".

Menace de la crise de la dette

La classe politique est soumise aux pressions de plus en plus insistantes de la Commission européenne et des marchés, avec la menace pour le pays d'être à son tour aspiré par la crise de la dette. Les négociations ont été suspendues dans la nuit de dimanche à lundi sur un constat de "blocage des négociations budgétaires, sociales et économiques" sur les mesures à prendre pour ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB en 2012, au lieu des 4,6% prévus.

La tâche est rude, car les négociateurs belges doivent trouver 11,3 milliards d'euros d'économies pour le budget 2012 et une vingtaine de milliards au total d'ici à 2015, afin de respecter les engagements budgétaires pris envers l'UE.

Les partis libéraux, tant néerlandophone (Open VLD) que francophone (MR), jugent que les propositions des socialistes et des centristes font la part trop belle aux hausses d'impôts et ne comprennent pas assez de coupes budgétaires ainsi que de projets de réformes de fond, du système des retraites ou des allocations chômage.

ats/mej

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Une crise interminable

Dans l'attente de la sortie de cette crise la plus longue de l'histoire du pays, la Belgique reste administrée par un cabinet chargé d'expédier les seules affaires courantes.

Ce dernier doit faire face à un marasme économique qui s'aggrave et à la montée des revendications sociales, les syndicats ayant appelé à manifester le 2 décembre contre l'austérité.

L'appel du parti nationaliste flamand

Cette nouvelle aggravation de la crise pourrait être exploitée par le parti nationaliste flamand N-VA - absent de la coalition - qui a appelé lundi à la formation d'un "gouvernement d'urgence" excluant les socialistes.

Un tel gouvernement serait chargé d'"éteindre l'incendie socio-économique", a expliqué Bart de Wever, le patron populaire du premier parti de Flandre et de Belgique.