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Zones d'ombres autour de l'affaire DSK

La communication de DSK a été jugée trop bien huilée pour être vraie par les observateurs politiques. [François Guillot]
Plusieurs points mystérieux n'auraient pas été éclaircis dans l'affaire du Sofitel. selon un journaliste du magazine New York Review of Books. - [François Guillot]
Dans une enquête à paraître ce week-end un journaliste américain pointe des zones d'ombres sur l'affaire du Sofitel impliquant Dominique Strauss-Kahn, amenant un de ses avocats à évoquer une possible "entreprise délibérée visant à le détruire politiquement".

"DSK" a été accusé de crimes sexuels par Nafissatou Diallo mais des doutes sur la crédibilité de cette femme de chambre du Sofitel de Manhattan ont amené les procureurs de New York à abandonner en août toutes les poursuites pénales contre l'ancien patron du Fonds monétaire international.

Dans une enquête de trois pages à paraître dans le magazine New York Review of Books, le journaliste Edward Jay Epstein révèle de nouveaux détails sur ce qui s'est passé le 14 mai au Sofitel où Dominique Strauss-Kahn a été accusé d'avoir agressé sexuellement Nafissatou Diallo alors qu'il faisait figure de favori pour la présidentielle française de 2012.

Téléphone piraté?

Dans cette enquête, que l'AFP a pu consulter, le journaliste avance que le téléphone BlackBerry de Dominique Strauss-Kahn aurait pu avoir été piraté. D'après "plusieurs sources proches de DSK", une "amie" travaillant à l'UMP aurait annoncé le matin même du 14 mai à l'ancien ministre qu'un courriel qu'il avait envoyé à son épouse Anne Sinclair avait été lu avant l'affaire du Sofitel dans les bureaux du parti du président Nicolas Sarkozy.

Le journaliste assure que ce fameux téléphone n'a d'ailleurs toujours pas été retrouvé, que ce soit "par la police ou les détectives privés" embauchés par les avocats de DSK et qu'il a apparemment été désactivé au Sofitel.

Autre point dans cette enquête: Brian Yearwood, chef des services techniques du Sofitel, a été filmé par une caméra de surveillance en train de se réjouir bruyamment, avec une autre personne non identifiée, juste après avoir écouté le récit de Nafissatou Diallo.

Demandes d'explications

Pour le reste, le journaliste rappelle quelques points mystérieux dans cette affaire comme les allées et venues de Diallo dans une chambre située à côté de celle de DSK.

Les mystères, le journaliste en a fait sa spécialité: il a écrit des livres sur l'assassinat du président Kennedy, sur une tentative d'assassinat de Fidel Castro par la CIA ou sur le trafic de diamants.

S'appuyant sur cette enquête, l'un des avocats américains de Dominique Strauss-Kahn a fait savoir vendredi qu'il n'excluait pas que son client ait été victime d'une "entreprise délibérée" pour l'abattre. "Nous ne pouvons désormais plus exclure que Dominique Strauss-Kahn ait été la cible d'une entreprise délibérée visant à l'abattre politiquement", a estimé Me Taylor dans un communiqué. L'avocat a appelé les responsables du Sofitel et de sa maison-mère, le groupe hôtelier français Accor, à "apporter des explications complètes" aux questions soulevées par l'article.

Douglas Wigdor, un des avocats de Nafissatou Diallo a pour sa part estimé qu'il était "au-delà du grotesque et irresponsable de dire que Mme Diallo a pris part à un complot d'Etat pour piéger DSK", a-t-il réagi auprès de l'AFP.

Poursuivi au civil

Si les poursuites pénales pesant contre l'ancien patron du FMI ont été abandonnées fin août, DSK reste poursuivi au civil par Nafissatou Diallo.

Il est depuis rentré en France où son nom a été cité dans une affaire de prostitution en rapport avec un hôtel de Lille. Interrogé sur l'affaire Diallo lors de son entretien à la télévision française le 18 septembre, "DSK" avait été interrogé sur la piste d'un complot visant à l'abattre. "Un piège ? C'est possible. Un complot ? Nous verrons", avait-il lancé à propos de l'épisode du 14 mai.

"Je voudrais bien savoir pourquoi on a choisi d'aider celle qui m'accusait et pas de collaborer avec moi", avait-il lancé à propos de la direction du Sofitel.

afp/pima

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Téléphone piraté selon DSK

L'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn pensait qu'un de ses portables, qui avait disparu, avait été "piraté" au moment où il a été arrêté à New York pour une agression sexuelle contre une femme de chambre, ont affirmé samedi à l'AFP plusieurs de ses proches. Une hypothèse également avancée par l'enquête d'un journaliste américain à paraître ce week-end.

Le 14 mai dernier sur la route qui le conduisait à l'aéroport où il devait prendre un avion pour rentrer en France, l'ancien directeur général du Fonds monétaire international avait appelé son épouse Anne Sinclair pour lui dire que "quelque chose de grave était arrivé".

Plusieurs de ses proches ont affirmé qu'il faisait alors référence à l'un de ses téléphones portables, qui avait disparu, et qu'il pensait avoir "été piraté".