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Accord trouvé en Belgique sur le budget 2012

Elio di Rupo, chef des socialistes francophones belges. [Julien Warnand]
Chef des socialistes francophones, Elio Di Rupo est en charge de former le plus rapidement possible un nouveau gouvernement. - [Julien Warnand]
A l'issue de plus de 500 jours d'une crise record, la voie semblait ouverte à la mise sur pied d'un gouvernement en Belgique après l'accord conclu samedi entre une coalition de six partis francophones et flamands sur le projet de budget fédéral 2012.

"Le roi (des Belges Albert II) se réjouit qu'un accord soit intervenu. En conséquence, il a chargé le formateur (et chef des socialistes francophones, Elio Di Rupo) de former le plus rapidement possible un gouvernement", a annoncé le Palais royal dans un communiqué.

Elio Di Rupo, 60 ans, devrait devenir ainsi le premier chef de gouvernement francophone de Belgique depuis plus de trois décennies, en même temps que le premier socialiste à ce poste depuis 1974 à un moment où partout en Europe la gauche est à la peine.

Tour de vis fiscal

La question du budget était le dernier obstacle de taille sur le chemin d'un accord de gouvernement entre socialistes, démocrates-chrétiens et libéraux francophones et flamands. Ni les Verts, ni surtout les nationalistes flamands de la N-VA, pourtant première formation politique de Flandre (nord), ne seront associés au prochain gouvernement. Le budget 2012 devrait consacrer un tour de vis fiscal sans précédent. La Belgique doit en effet économiser 11,3 milliards d'euros pour le budget 2012 et une vingtaine de milliards au total d'ici à 2015.

Un effort d'une ampleur historique pour ce pays de plus de 10 millions d'habitants, et contre lequel les syndicats ont déjà appelé à manifester le 2 décembre. Pour être crédible, le budget devrait présenter un déficit maximum de 2,8% et contenir des mesures structurelles, estimaient les experts.

Spirale négative

La note belge a été dégradée vendredi soir par l'agence de notation Standard & Poor's, entraînant de facto une hausse des taux d'intérêts pour la Belgique. Cette situation risque d'accroître la charge de la dette, renforçant la défiance des marchés. Pour le quotidien Le Soir, il ne s'agit rien de moins que d'une "spirale négative infernale". D'autant qu'une nouvelle dégradation n'est pas à exclure.

"Le risque augmente que le secteur financier ait besoin de nouvelles aides d'Etat. Cela pourrait pousser le taux d'endettement de la Belgique au-dessus des 100% du PIB", a mis en garde Standard & Poor's. "Il faut éviter d'imposer une austérité aveugle qui serait contre-productive", a demandé La Libre Belgique mais "il faut oser assainir en profondeur, couper, tailler partout où c'est possible".

Les divergences sur les questions fiscales étaient telles entre socialistes et libéraux que lundi dernier, le Premier ministre pressenti, Elio Di Rupo, avait jeté l'éponge. Le roi Albert II avait refusé sa démission mais cela avait conforté l'idée que la Belgique était peut-être devenue ingouvernable. Le Soir n'avait pas hésité à publier une Une noire avec ces mots: "un pays brisé".

Outre le clivage droite-gauche, le fossé s'est élargi entre le nord néerlandophone et le sud francophone ainsi qu'entre l'Etat fédéral et les régions tout au long de cette crise. Le futur gouvernement, entre la surveillance des marchés financiers et celle des nationalistes flamands, aura fort à faire pour éviter que ces divisions, dangereuses pour son unité, ne réapparaissent.

afp/pima

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Un gouvernement avant Noël?

Les représentants des six partis qui veulent former une coalition gouvernementale doivent encore s'entendre sur le dossier de l'immigration et de l'asile. Il faudra ensuite répartir les compétences entre les six partis, désigner les ministres et convoquer le Parlement pour entériner l'accord.

Sauf ultime imprévu, le nouveau gouvernement pourrait prêter serment avant Noël, mettant fin à la plus longue crise politique de l'histoire du royaume. Les négociateurs qui ont travaillé pendant 17 heures pour boucler le budget étaient sous la pression extraordinaire des marchés.

"Les négociateurs n'ont plus d'autre choix, au risque de passer pour les fossoyeurs du pays, que de conclure le budget 2012", affirmait ainsi le quotidien La Libre Belgique samedi, relayant l'opinion générale.