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Les accrochages meurtriers se multiplient en Syrie

syrie [Bassem Tellawi]
Les forces armées syriennes ont procédé aux funérailles de 17 de leurs membres tués jeudi dans des combats avec des opposants au régime. - [Bassem Tellawi]
Au moins dix membres des forces gouvernementales ont été tués vendredi dans l'est de la Syrie, où cinq civils, dont un enfant, sont morts samedi sous les tirs des forces de l'ordre, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Au moins dix militaires et membres des forces de sécurité ont été tués dans un accrochage avec des déserteurs vendredi soir à Deir Ezzor (est), a annoncé samedi l'OSDH, basé au Royaume-Uni, précisant que trois déserteurs avaient été blessés, dont un grièvement.

Il s'agit d'une des attaques les plus meurtrières contre les forces gouvernementales avec celle de jeudi contre six pilotes.

Samedi, quatre civils, dont un enfant de 10 ans, ont été tués par des tirs des forces de sécurité à Homs (centre) et un cinquième civil est mort au cours d'une perquisition à l'aube à Deir Ezzor, selon l'OSDH.

Attaques revendiquées par l'Armée syrienne libre

Ces décès surviennent au lendemain de la mort de 16 civils, selon un nouveau bilan de l'OSDH: deux à Deir Ezzor, six dans la province de Homs, six dans la région de Hama (centre), un dans la région de Deraa (sud) et un garçon dans la région de Damas.

Vendredi, des milliers de Syriens ont manifesté pour soutenir les déserteurs et demander à l'Armée syrienne libre (ASL) de protéger "la révolution pacifique". L'ASL, dont le chef Riad al-Assaad est basé en Turquie, a revendiqué des attaques contre l'armée, dont celle jeudi contre six pilotes.

Crainte d'une guerre civile

La multiplication des accrochages armés entre déserteurs et forces gouvernementales soulève cependant les craintes de voir la Syrie sombrer dans la guerre civile.

Les ministres des Finances arabes doivent se réunir samedi au Caire pour discuter de la mise en place de sanctions économiques contre le régime du président Bachar al-Assad, qui reste sourd aux appels de la Ligue arabe de cesser la répression et d'accepter des observateurs dans le pays.

La répression du mouvement de contestation contre le régime a fait plus de 3'500 morts depuis la mi-mars, selon l'ONU, et entraîné des dizaines de milliers d'arrestations.

afp/rber


LIGUE ARABE: PROJET DE SANCTIONS CONTRE DAMAS

La Ligue arabe a élaboré samedi une série de sanctions contre la Syrie à soumettre à l'approbation du Conseil ministériel dimanche, face au refus du pouvoir syrien de cesser la répression de la contestation.

Les ministres arabes de l'Economie et des Finances, réunis au Caire, ont préparé un projet de résolution prévoyant en particulier un gel des comptes du gouvernement syrien et une interdiction de voyager pour des responsables, selon le texte distribué aux journalistes.

L'annonce de ce projet a été faite après deux ultimatums lancés en une semaine par la Ligue arabe au pouvoir en Syrie de cesser la répression qui continue de plus belle et d'accepter l'envoi d'observateurs arabes, sous peine de sanctions.

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Le collectif Jasmin, né en Suisse

Le collectif Jasmin a réussi à prendre contact avec des militaires de l'Armée syrienne libre qui souhaitaient partager leur histoire, à l'instar du Capitaine Ahmad al-Arabi (voir interview ci-dessus). Le collectif est un interlocuteur direct pour les civils syriens. Un relais pour transmettre l'information en provenance de Syrie aux Nations-Unis, aux différentes ONG et aux médias.

Il est composé de 700 membres, dont une centaine en Syrie. Certains mènent des actions pacifiques durant la nuit pour faire transmettre les souffrances des Syriens. Par exemple, des flash-mobs consistant à mettre une teinture rouge pour faire croire à du sang dans les fontaines de Damas et Alep ou renommer les rues d'Alep avec des mots exprimant la liberté. Ces actions sont filmées et envoyées au collectif qui les diffuse sur Youtube (voir "Liens" ci-dessous). Au final, ces actions permettent de protester de manière créative dans un pays où le gouvernement empêche ses citoyens de manifester, explique Shady Ammane, fondateur du collectif.

Né en Suisse, après le vote sur les minarets en novembre 2009, le collectif Jasmin est un espace de mobilisation de la société civile. Un espace dédié aux Arabes qui souhaitent jouer un rôle actif, militant et pacifiste sur la scène publique ou politique. Installé à Genève, le collectif organise et coordonne des actions susceptibles de contribuer à une solidarité avec les peuples opprimés lors des révolutions arabes.

Stephen Mossaz