Un premier groupe de diplomates - une vingtaine de personnes - a été évacué mercredi matin vers Dubaï, aux Emirats arabes unis, à bord d'un vol régulier.
Les derniers diplomates encore à Téhéran devaient suivre dans l'après-midi, selon des sources diplomatiques occidentales à Téhéran. L'opération se déroule avec le concours du ministère iranien des Affaires étrangères et de plusieurs ambassades européennes dont l'ambassade de France, où les diplomates britanniques ont passé la nuit. après avoir été évacués sains et saufs mardi soir de la chancellerie et de l'ancienne résidence britannique, occupées et saccagées par plusieurs dizaines de manifestants.
L'attaque unanimement condamnée
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ont condamné mercredi l'attaque de l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran la veille par des manifestants islamistes. Hillary Clinton a exigé de l'Iran qu'il protège les diplomates étrangers en poste dans son pays et a condamné "de la manière la plus ferme" l'assaut contre la représentation diplomatique britannique, qualifié mardi d'"inacceptable" par le président américain Barack Obama.
"C'est un affront fait non seulement aux Britanniques mais à toute la communauté internationale", a déclaré Hillary Clinton en marge d'une conférence internationale sur l'aide internationale à Busan. "Le gouvernements ont le devoir de protéger la vie et la propriété de la communauté diplomatique (dans leurs pays) et nous attendons du gouvernement iranien qu'il y satisfasse", a-t-elle dit.
Ban Ki-moon "choqué et indigné"
Ban Ki-moon s'est pour sa part déclaré "choqué et indigné" par l'attaque, selon son porte-parole, rapportant des propos tenus par le secrétaire général lors d'un entretien à Busan avec le ministre britannique à l'Aide au développement, Andrew Mitchell.
"Le secrétaire général a dit qu'il était choqué et indigné d'apprendre l'incident survenu à Téhéran", selon un communiqué.
Rappel des faits
Plusieurs dizaines de manifestants islamistes radicaux ont attaqué, occupé et saccagé mardi l'ambassade britannique à Téhéran dont ils ont réclamé la fermeture, faisant monter la tension déjà vive avec les pays occidentaux autour notamment du dossier nucléaire iranien (lire Iran).
Cette attaque est intervenue alors que l'ambassade avait demandé expressément lundi aux autorités iraniennes de prendre les mesures "adéquates" pour protéger ses locaux lors de la manifestation.
Le Parlement iranien a voté dimanche une loi réduisant les relations diplomatiques entre les deux pays au niveau de chargé d'affaires et prévoyant l'expulsion de l'ambassadeur britannique dans un délai de deux semaines.
Cette décision a été prise en représailles aux nouvelles sanctions économiques contre l'Iran décidées la semaine dernière par Londres de concert avec les Etats-Unis et le Canada, après la publication d'un rapport de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) étayant les soupçons des Occidentaux selon lesquels Téhéran aurait travaillé à la fabrication d'une arme nucléaire malgré ses démentis répétés.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a rapidement condamné l'attaque de l'ambassade britannique "dans les termes les plus sévères" alors que Téhéran a exprimé ses "regrets" pour "le comportement inacceptable d'un petit nombre de manifestants en dépit des efforts de la police".
afp/hof/rber
Pierres et explosifs jetés contre l'ambassade d'Iran à Berne
Deux jeunes hommes ont jeté des pierres et des explosifs contre l'ambassade d'Iran mercredi à Berne. Le bâtiment n'a pas subi de dommages matériels, mais des dégâts ont été causés à des voitures stationnant à proximité.
Les deux individus ont été arrêtés par la police et les gardes de l'ambassade. Les raisons de leur acte ne sont pas encore connues, a écrit la police cantonale de Berne. Une enquête a été ouverte.
La France rappelle son ambassadeur et la Norvège ferme son ambassade
La France a décidé de "rappeler en consultation" son ambassadeur en Iran et a réitéré au chargé d'affaires iranien à Paris les plus fermes condamnations du saccage de l'ambassade britannique à Téhéran, a déclaré mercredi soir le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Compte-tenu cette violation flagrante et inacceptable de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de la gravité des violences, les autorités françaises ont décidé de rappeler en consultation l'ambassadeur de France en Iran", a indiqué le porte-parole Bernard Valero, dans un communiqué.
La Norvège a quant à elle fermé son ambassade à Téhéran après l'attaque et le saccage de la délégation britannique par des manifestants islamistes, a annoncé le gouvernement norvégien mercredi.
Le personnel diplomatique norvégien se trouve toujours à Téhéran et aucune décision d'évacuation n'a encore été prise, a déclaré Hilde Steinfeld, une porte-parole du ministère norvégien des Affaires étrangères.