Hillary Clinton a été accueilli en grande pompe à Naypyidaw, promue capitale à la place de Rangoun en 2005 par la junte alors au pouvoir. Des centaines de policiers étaient déployés aux carrefours souvent déserts de cette ville nouvelle bâtie au milieu de la jungle et longtemps inaccessible au public.
La junte s'est autodissoute en mars et a transféré ses pouvoirs à un gouvernement dit "civil". Dans un des pays les plus pauvres du monde, toujours dominé par les militaires, le nouveau régime a surpris par une série de réformes politiques, permettant en particulier le retour au coeur du jeu politique de l'opposante Aung San Suu Kyi, libérée de résidence surveillée il y a un an.
Le président américain Barack Obama a personnellement annoncé la visite de sa secrétaire d'Etat en évoquant des "lueurs" d'espoirs dans le pays. Mais son administration reste prudente, consciente d'attentes déçues par le passé.
Sanctions économiques toujours en vigueur
Selon des responsables américains, Mme Clinton n'annoncera pas la levée des sanctions économiques, étape qui nécessiterait l'approbation du Congrès. Mais les diplomates américains de haut rang entreprennent rarement un tel voyage sans être prêts à offrir quelque encouragement.
La Birmanie, aujourd'hui très dépendante de son puissant allié et voisin chinois, cherche désormais à diversifier sa politique étrangère. Juste avant le déplacement de Hillary Clinton, le chef de l'armée birmane s'est rendu à Pékin pour réaffirmer les liens avec la Chine, que Thein Sein a récemment défiée en suspendant la construction d'un barrage controversé financé par les Chinois.
ats/rber
Aung San Suu Kyi annonce sa volonté de participer aux élections
L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a annoncé mercredi son intention de se présenter aux prochaines élections législatives partielles prévues en Birmanie.
Le parti de Mme Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dissoute par les militaires, a décidé de se ré-enregistrer et de présenter des candidats aux prochaines élections partielles. L'entourage de l'opposante avait indiqué qu'elle était décidée à conquérir un siège de député.
En 1990, la LND avait humilié le régime militaire en remportant 392 des 485 sièges en compétition. Mais les généraux avaient refusé de s'incliner. Celle que les Birmans surnomment la "Dame" était alors déjà privée de liberté et l'est restée pendant 15 des 21 années suivantes.