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Les sanctions contre la Syrie s'accentuent

Une manifestation contre le régime de Bachar el-Assad le 18 novembre 2011 à Kafranbel.
La répression n'a fait qu'accentuer la colère des manifestants à l'encontre du régime de Bachar el-Assad.
L'Europe et les Etats-unis ont annoncé jeudi des nouvelles sanctions contre la Syrie, avec pour objectif d'assécher économiquement le régime de Bachar al-Assad, dont la répression sanglante contre la population a déjà fait plus de 4000 morts, selon l'ONU.

Les sanctions de l'UE prévoient notamment l'interdiction d'exporter vers la Syrie des équipements à destination de l'industrie gazière et pétrolière ou des logiciels permettant la surveillance des communications internet et téléphoniques.

Le nouveau train de mesures - le dixième à l'encontre de Damas comporte en outre un important volet financier: arrêt des crédits "concessionnels" (à taux avantageux) à l'Etat syrien, arrêt également des aides ou des garanties à l'exportation vers la Syrie accordées aux entreprises européennes, ou encore interdiction des échanges d'obligations d'Etat syriennes.

L'objectif est "de couper l'accès aux financements du régime", a expliqué un diplomate européen au cours d'une réunion des ministres des Affaires de l'UE à Bruxelles.

La Syrie s'isole encore plus

Les Etats-Unis ont de leur côté fait état de sanctions qui vont toucher cette fois-ci un oncle du président syrien Bachar al-Assad et un général. Ils ont parallèlement décidé de sanctionner deux nouvelles entités appartenant au gouvernement syrien, dont la deuxième banque du pays.

La Syrie a immédiatement réagi aux nouvelles sanctions occidentales en suspendant son adhésion à l'Union pour la Méditerranée (UpM), créée en juillet 2008 à l'initiative de la France.

Pendant ce temps, l'isolement de Damas s'accélère dans le monde arabe: après Bahreïn, le Qatar et l'Arabie saoudite, le Koweït a décidé à son tour d'appeler ses ressortissants à quitter le pays. Dimanche, la Ligue arabe avait adopté des sanctions sévères contre la Syrie, les premières de cette ampleur à l'encontre de l'un de ses membres.

Le train de sanctions prévoit notamment un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes. Il comprend aussi une interdiction de voyager dans les pays arabes pour des responsables syriens, ainsi que la suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie.

Une "guerre civile"

Du côté de l'opposition au régime de Bachar al-Assad, le Conseil national syrien (CNS) s'est engagé à coordonner ses efforts contre le régime lors d'une première rencontre en Turquie. Le CNS regroupe une bonne partie de l'opposition et l'Armée syrienne libre (ASL), formé de soldats déserteurs syriens.

La situation en Syrie est assimilable à une guerre civile, qui a fait environ 4000 morts depuis le début de la contestation contre le président Bachar al Assad mi-mars, a estimé jeudi Navi Pillay, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme. "Nous évaluons le bilan à 4000 morts, mais en fait les informations fiables qui nous parviennent sont bien supérieures à cela", a-t-elle déclaré à Genève.

Sur place, six civils ont encore été tués jeudi par les forces de l'ordre syriennes qui ont procédé à des perquisitions et des ratissages dans la région de Hama (centre), a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

ats/sbo

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