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Les remèdes de Sarkozy face à la crise européenne

Nicolas Sarkozy a prôné une union forte entre la France et l'Allemagne. [Eric Feferberg]
Nicolas Sarkozy a prôné une union forte entre la France et l'Allemagne. - [Eric Feferberg]
Nicolas Sarkozy a défendu jeudi l'union franco-allemande face à la crise sans précédent qui frappe l'euro. Le président français a assuré à ses concitoyens que "la maîtrise de leur destin" et leur avenir économique dépendaient au premier chef d'une Europe refondée.

Dans un discours de près d'une heure prononcé avec solennité à Toulon, devant quelque 5000 personnes, le chef de l'Etat a souligné que même si "l'Europe a déçu", le remède à "la peur" des Français puiserait ses principes les plus actifs dans une intégration européenne renforcée.

"L'Europe n'est plus un choix. Elle est une nécessité. Mais la crise a révélé ses faiblesses et ses contradictions. L'Europe doit être repensée", a-t-il déclaré, à la veille d'un discours d'Angela Merkel devant le parlement allemand, le Bundestag.

Nicolas Sarkozy a encore annoncé qu'il recevrait la chancelière allemande lundi à l'Elysée pour préparer des propositions communes en vue d'une réforme de la gouvernance de la zone euro avant le Conseil européen crucial du 9 décembre.

Rôle prépondérant de la BCE

"La France et l'Allemagne ont fait le choix de la convergence. Je ne reviendrai jamais sur ce choix", a-t-il dit. A l'heure où Français et Allemands négocient avec difficulté une réforme du Pacte de stabilité, le président a de nouveau plaidé pour "un rôle déterminant" de la Banque centrale européenne (BCE). Berlin refuse pour l'heure une intervention de l'institution.

A la BCE "de décider quand et avec quels moyens", a-t-il poursuivi, à l'instar des Allemands, qu'il a pris soin de ne pas heurter alors qu'un débat se fait jour en France sur le scénario d'un possible diktat de l'Allemagne. "Je suis convaincu que face au risque déflationniste qui menace l'Europe, la Banque centrale agira", a-t-il ajouté.

Président ou candidat?

Le président français a en outre défendu une zone euro "intergouvernementale" où les capitales auraient le dernier mot. Mais il a admis que des sanctions automatiques et rapides devaient frapper les pays qui laissent filer leurs déficits, alors que l'Allemagne propose de laisser la Commission et la Cour de justice de l'UE les imposer.

Au plan intérieur, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'un sommet sur l'emploi se déroulerait en janvier avec les partenaires sociaux car la meilleure réponse à la crise, selon lui, est "le travail" et "l'effort". "Sur l'emploi, on n'a pas tout essayé". Il s'agit de la seule mesure concrète avancée par le chef de l'Etat, qui avait choisi de se muer en pédagogue pour mieux souligner la gravité du moment.

A cinq mois de l'élection présidentielle, le président pas encore candidat a renoué avec le volontarisme électoral de 2007. Il s'est posé en dirigeant protecteur et responsable qui "dit la vérité", en capitaine de gros temps apte à rendre à la France "la maîtrise de son destin".

Trois ans plus tôt, le 25 septembre 2008, le chef de l'Etat avait dénoncé au même endroit les dérives du capitalisme financier, en pleine tourmente financière internationale.

ats/sbo

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