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Hillary Clinton a rencontré Aung San Suu Kyi

Hillary Clinton a rencontré Aung San Suu Kyi dans sa maison de Rangoun. [AP Photo/Khin Maung Win]
Hillary Clinton a rencontré Aung San Suu Kyi dans sa maison de Rangoun. - [AP Photo/Khin Maung Win]
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est entretenue à Rangoun avec l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, pour discuter de la stratégie américaine de rapprochement avec le nouveau régime de Naypyidaw suite à diverses réformes. Aung San Suu Kyi a estimé que son pays est "sur la voie vers la démocratie".

 Sous les yeux des journalistes, Hillary Clinton a embrassé la lauréate du prix Nobel de la paix sur les deux joues en arrivant vendredi matin dans la maison délabrée de Rangoun, où Aung San Suu Kyi a passé la majeure partie des vingt dernières années assignée à résidence. Une scène encore inimaginable l'an dernier, lorsque la "Dame" de Rangoun était toujours en résidence surveillée.

Ce voyage du premier chef de la diplomatie américaine en Birmanie depuis plus d'un demi siècle intervient après huit mois de réformes spectaculaires, depuis la dissolution en mars de la junte qui a transmis ses pouvoirs à un gouvernement dit "civil".

Visite historique

Après s'être entretenue jeudi avec le président Thein Sein dans la capitale Naypyidaw, Hillary Clinton doit quitter le pays vendredi, troisième jour de cette visite historique, après ces discussions capitales avec la lauréate du prix Nobel de la paix, incontournable pour toute avancée majeure que pourrait décider Washington.

Mercredi, Aung San Suu Kyi avait espéré que le voyage d'Hillary Clinton profiterait à l'avancée des réformes" et ouvrirait "la voie à une relation meilleure". Mais alors que certains partis de l'opposition ont appelé à la levée des sanctions occidentales, Aung San Suu Kyi n'a pas franchi ce pas.

"Sur la voie vers la démocratie"

Selon un haut responsable américain, celle qui personnifie la résistance aux militaires depuis plus de vingt ans a demandé à Washington de donner du temps à Thein Sein et a soutenu la stratégie américaine de motiver le régime par des gestes comme le rehaussement des relations diplomatiques. Au terme de la rencontre, l'opposante birmane s'est dite "confiante" dans le fait que son pays était sur "la voie vers la démocratie", lors d'une visite de la secrétaire d'Etat américaine qu'elle a qualifiée de "moment historique".

Dans une lettre remise au président Thein Sein, le président Obama s'est également dit prêt à "une nouvelle ère" avec la Birmanie si elle maintenait le cap des réformes. Mais la secrétaire d'Etat n'a offert aucune concession majeure au nouveau régime, évoquant quelques gestes de Washington, comme l'éventualité, si d'autres progrès voyaient le jour, d'assouplir les sanctions et de nommer un ambassadeur à part entière dans le pays. Elle a souligné que le gouvernement devrait en faire plus pour voir lever les sanctions américaines, en place depuis la fin des années 1990, étape qui nécessite l'approbation du Congrès.

Les Etats-Unis ont également insisté pour la libération de tous les prisonniers politiques. Quelque 200 d'entre eux ont été libérés en octobre, mais de 500 à 1600 restent derrière les barreaux.

Réformes en cours

Dans un pays toujours dominé par les militaires, le président Thein Sein, ancien général et ancien Premier ministre de la junte, qui pousse désormais aux réformes, a encouragé le retour au coeur du jeu politique d'Aung San Suu Kyi, qui a annoncé son intention de se présenter aux prochaines élections partielles.

Hillary Clinton doit également rencontrer vendredi des représentants des minorités ethniques, qui représentent un tiers des 50 millions d'habitants du pays, et dont certains n'ont jamais pacifié leurs relations avec le pouvoir central depuis l'indépendance en 1948.

afp/cab

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