Plus de 50'000 personnes étaient attendues par les principaux syndicats du privé et du public (FGTB-CSC-CGSLB). Cette "manifestation nationale" a débuté en milieu de matinée dans le centre de Bruxelles.
"Ce chiffre va être dépassé car, selon nos estimations, il y a déjà entre 70'000 et 80'000 manifestants. C'est noir de monde", a indiqué une porte-parole du syndicat socialiste FGTB. La police n'était pas en mesure d'évaluer l'affluence en milieu de matinée.
"Ne plus payer pour les banquiers"
"Nous en avons assez de payer pour les erreurs des banquiers!", a lancé Anne Delemenne, secrétaire générale de la FGTB. "Au lieu de rendre les allocations de chômage dégressives, il faudrait dégraisser les bonus des traders et les dividendes aux actionnaires", a-t-elle ajouté dans son discours. La Belgique est "devenue un paradis fiscal pour les plus fortunés et un enfer fiscal pour ceux qui se lèvent tôt", a conclu la responsable syndicale.
Les syndicats dénoncent les sévères mesures budgétaires récemment décidées par la coalition de six partis engagés dans la formation du nouveau gouvernement belge. Ce plan doit permettre d'économiser 11,3 milliards d'euros (14 milliards de francs) en 2012 afin de ramener le déficit budgétaire sous les 3% du PIB. Le gouvernement, conduit par le socialiste Elio Di Rupo, devrait prêter serment lundi ou mardi après plus de 530 jours sans gouvernement de plein exercice.
Le chef de la fédération patronale (FEB), Rudi Thomaes, a indiqué ne "pas comprendre" la manifestation car l'accord budgétaire est "équilibré", avec "des mesures vraiment pénibles pour tout le monde". "On n'a pas touché au pouvoir d'achat des travailleurs", a-til affirmé sur la radio publique RTBF.
ats/cab
Des mouvements dans toute l'Europe
La manifestation belge se déroule au lendemain d'une grève générale en Grèce, deux jours après un mouvement social contre la réforme des retraites au Royaume-Uni et une semaine après des manifestations massives contre la rigueur au Portugal.
Les syndicats français appellent également à une journée nationale "contre l'austérité" le 13 décembre.