Après la prière du vendredi à l'Université de Téhéran, les fidèles se sont rendus place de la Révolution, scandant "Mort à la Grande-Bretagne" et "Nous soutenons la prise du second refuge des espions", une référence à l'ambassade britannique, selon Irna. Des drapeaux britanniques et israéliens ont également été brûlés. Irna n'a pas précisé combien de personnes avaient participé à ce rassemblement.
Les médias étrangers se sont vu interdire jeudi la couverture des rassemblements anti-britanniques - une interdiction sans précédent pour des manifestations pro-régime, qui s'ajoute à de nombreuses restrictions pesant sur le travail des journalistes. L'agence Mehr avait fait état jeudi d'un autre rassemblement anti-britannique devant le site de Golhaq (ancienne résidence britannique), sans donner plus de détail.
Nouvelles sanctions
Cette campagne anti-britannique fait suite à l'annonce de nouvelles sanctions de Londres contre Téhéran. Le Royaume-Uni avait annoncé la rupture de tous les liens entre son secteur financier et les banques iraniennes, y compris la banque centrale, pour marquer sa "préoccupation" sur le développement du programme nucléaire militaire iranien.
En réaction, des centaines de manifestants ont mis à sac mardi l'ambassade et occupé l'ancienne résidence britannique, déclenchant un tollé international et l'évacuation de tous ses diplomates par la Grande-Bretagne, qui a aussi ordonné la fermeture de l'ambassade d'Iran à Londres.
Durant la prière du vendredi, l'ayatollah Ahmed Khatami a averti les autres pays occidentaux qu'ils ne devaient pas suivre le chemin de la Grande-Bretagne. "Nous conseillons aux Européens de ne pas lier leur sort à celui de la Grande-Bretagne déclinante, sous peine de voir la haine de notre nation se déverser sur eux aussi", a-t-il lancé. Il a demandé aux fidèles d'ajouter "Mort à la Grande Bretagne" à la litanie de leurs malédictions, après "Mort à l'Amérique" et "Mort à Israël".
agences/vkiss
Les diplomates iraniens quittent Londres
Les diplomates de l'ambassade d'Iran à Londres se préparaient vendredi à quitter le pays conformément à l'ultimatum du gouvernement britannique qui expire dans l'après-midi, après le saccage de l'ambassade britannique à Téhéran mardi. Le drapeau iranien flottait toujours, vendredi en milieu de matinée, sur le bâtiment de l'ambassade d'Iran, située dans l'ouest de Londres, mais un camion de déménagement se trouvait à l'extérieur de la résidence de l'ambassadeur iranien.
L'ambassade iranienne n'était pas joignable vendredi. Mercredi, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, avait annoncé la fermeture de l'ambassade iranienne à Londres et donné 48 heures aux diplomates iraniens pour quitter le pays, en représailles à l'attaque par des manifestants mardi de l'ambassade britannique à Téhéran.