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Syrie: la répression continue sur fond de divisions

Le groupe indépendant Ugarit News a diffusé vendredi des images de soldats ouvrant le feu à Homs.
Le groupe indépendant Ugarit News a diffusé vendredi des images de soldats ouvrant le feu à Homs.
Vingt-trois personnes ont été tuées samedi en Syrie, où aucune issue à la crise n'est en vue tant les positions du régime et de l'opposition sont antinomiques et les divisions profondes au sein du Conseil de sécurité de l'ONU.

Malgré une multiplication des sanctions contre Damas, notamment celles de l'UE annoncées jeudi, la répression s'est poursuivie samedi avec la mort de 23 personnes, dont 11 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon cette ONG basée à Londres, sept militaires et membres de la sécurité, dont un officier, de l'armée régulière ont été tués à Idleb, ainsi que trois civils et cinq soldats déserteurs.

Lors de perquisitions à Tafas, dans la province de Deraa (sud) où avait commencé en mars la contestation contre le président Bachar al-Assad, un civil a été tué et cinq autres ont été blessés par les balles tirées par les services de sécurité. Par ailleurs, à Homs, foyer de la contestation dans le centre du pays, deux civils ont été tués, l'un par un tireur embusqué et l'autre par les forces de sécurité.

Sept personnes avaient été tuées vendredi dans le pays, où des dizaines de milliers de manifestants avaient défilé contre le pouvoir, tandis que les accrochages se multiplient à travers le pays entre ces déserteurs appartenant à l'Armée syrienne libre (ASL) et l'armée régulière.

Washington et Ankara "perdent patience"

Pour leur part, les Etats-Unis et la Turquie "perdent patience" face au régime de Bachar al-Assad, qui n'est pas seulement une source d'instabilité en Syrie mais menace "d'attiser" les conflits dans la région, a déclaré le vice-président américain Joe Biden en visite en Turquie.

"Nous avons évoqué la répression brutale en Syrie, sujet sur lequel nous sommes sur la même ligne, avec la Turquie: nous perdons patience et nous demandons au président Assad de se retirer", a expliqué samedi Joe Biden lors d'une conférence à Istanbul. "Je salue la condamnation hier par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU des violences perpétrées par le régime" syrien, a-t-il ajouté.

Joe Biden a souligné "sa conviction, que partagent les Turcs, que Assad et son régime sont actuellement la source d'instabilité en Syrie et posent le plus grand risque d'attiser les conflits confessionnels, pas seulement en Syrie mais au-delà", a rapporté par ailleurs son service de presse. Les Etats-Unis et la Turquie ont indiqué craindre une guerre civile en Syrie, où 4000 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de contestation en mars, selon l'ONU.

"Isolement de Damas" renforcé

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a également salué de son côté l'adoption par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU de la résolution condamnant le régime de Damas pour les atrocité commises et estimé qu'un tel vote renforçait l'isolement de Damas. "Elle montre que le régime d'Assad est maintenant plus isolé et donne lieu à une pression internationale plus forte que jamais", a déclaré la chef de la diplomatie américaine dans un communiqué.

"Les Etats-unis soutiennent fermement les efforts du Conseil pour faire la lumière sur le régime d'Assad et aider à appréhender ceux qui violent les droits de l'Homme", est-il écrit. Mais si cette résolution a été adoptée par l'écrasante majorité de ses 47 membres, 37 voix pour, six absentions, quatre voix s'y sont opposées: Cuba, la Russie, l'Equateur et la Chine.

Or la Russie et la Chine, qui ont droit de veto au Conseil de sécurité, peuvent bloquer toute résolution du Conseil de sécurité présentée par l'autre camp contre leur allié syrien.

agences/jzim/rber


DAMAS A JUSQU'A DIMANCHE POUR ACCEPTER DES OBSERVATEURS

Une réunion arabe a donné à la Syrie un nouveau délai, jusqu'à dimanche, pour signer un protocole sur l'envoi d'observateurs et éviter davantage de sanctions, a déclaré samedi le premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani.

La réunion regroupant plusieurs ministres arabes des Affaires étrangères à Doha a également adopté une liste nominative de 19 personnalités syriennes qui doivent être interdits de voyage dans les pays arabes et dont les avoirs seront gelés dans ces pays.

"Nous sommes entrés en contact pendant la réunion avec Damas et nous avons répondu à leurs demandes d'éclaircissement (...) Nous avons demandé à ce qu'ils (les responsables syriens) viennent demain à Doha pour signer le protocole et nous sommes dans l'attente d'une réponse", a déclaré cheikh Hamad.

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La France réduit son personnel à Téhéran

La France a décidé de réduire temporairement le personnel de son ambassade à Téhéran après le saccage et la fermeture de l'ambassade de Grande-Bretagne. L'événement de mardi a provoqué un tollé international et placé le régime iranien sur la défensive.

Une partie du personnel diplomatique, ainsi que les familles de tous les fonctionnaires français en poste à Téhéran vont quitter l'Iran dans les prochains jours, selon un diplomate français. Il a souligné que cette décision ne concernait en revanche pas le reste de la communauté française.