Russie unie, le parti de Vladimir Poutine dont le président Dmitri Medvedev est tête de liste, est le favori incontournable des législatives, même si le scrutin pourrait montrer les signes d'une érosion du pouvoir incarné par l'ex-agent du KGB.
Toute manifestation électorale étant interdite samedi, "journée de silence électoral", le président Medvedev a appelé vendredi les quelque 110 millions d'électeurs à faire le "bon choix" en désignant les 450 députés de la Douma d'Etat (chambre basse).
De son côté, Vladimir Poutine a demandé aux électeurs d'ignorer les appels de l'opposition radicale de boycotter le scrutin jugeant que celle-ci était "pour la politique du pire".
Le parti au pouvoir Russie unie a vu sa popularité baisser et ne devrait pas parvenir selon les sondages à maintenir son écrasante majorité des deux tiers à la Douma qui lui permet si nécessaire d'amender la Constitution.
Selon le dernier sondage de l'institut indépendant Levada, le parti est crédité de 56% des intentions de vote en novembre, après avoir perdu 12 points en un mois.
Face à cette situation, les autorités ont cherché à mobiliser les électeurs par tous les moyens en exerçant des pressions sans précédent sur les administration et les salariés, selon l'opposition et plusieurs ONG.
Trois autres partis à la Douma
Trois autres partis actuellement représentés à la Douma - le Parti communiste, le Parti libéral-démocrate et Russie juste (centre gauche) - devraient franchir le seuil de 7% nécessaire pour entrer au Parlement.
Le parti d'opposition démocratique Iabloko, crédité de 4% des suffrages, a peu de chances d'entrer à la Douma. Quant au parti d'opposition libérale Parnass, il a été écarté du scrutin et a appelé, comme l'opposition radicale, à le boycotter ou à voter nul en maculant son bulletin en signe de protestation.
afp/rber
La cheffe de l'ONG russe Golos retenue à la douane
La responsable de l'ONG russe Golos qui surveille les fraudes électorales a annoncé samedi qu'elle avait été retenue à la douane d'un aéroport de Moscou pendant plusieurs heures dans la nuit de vendredi à samedi. Son ordinateur a été confisqué.
A son arrivée à l'aéroport dans la nuit, les douaniers ont demandé à Lilia Chibanova de leur soumettre son ordinateur pour vérifier si elle n'utilisait pas de logiciel illégal. Elle a refusé de le faire en l'absence de son avocat.
"Il n'est pas garanti qu'ils ne chargeront pas quelque-chose" à partir du disque dur de l'ordinateur qui permettrait d'alimenter une enquête criminelle à mon encontre, a ajouté Lilia Chibanova. Les douanes de Cheremetievo étaient injoignables samedi matin.
L'ONG financée par des fonds occidentaux surveille depuis une décennie les élections en Russie et est au centre de pressions sans précédent ces derniers jours.