A la juge présidente Silvia Fernandez de Gurmendi qui lui demandait de se présenter, l'ancien président a répondu: "bonjour madame la présidente, je vous remercie de me laisser prendre la parole, je m'appelle Laurent Gbagbo".
Premier ex-chef d'Etat remis à la Cour pénale internationale (CPI), entrée en fonction en 2002, Laurent Gbagbo, 66 ans, était vêtu d'un costume sombre, d'une chemise blanche et portait une cravate bleue.
Cette comparution initiale devait notamment permettre aux juges de vérifier l'identité du suspect et s'assurer qu'il a été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome, traité fondateur de la Cour.
"Sous les bombes françaises"
Laurent Gbagbo a déclaré à la CPI avoir été arrêté le 11 avril 2011 "sous les bombes françaises". "C'est l'armée française qui a fait le travail", a-t-il dit.
"Pendant qu'on bombardait la résidence qui était déjà à terre, pendant qu'on se cachait, une cinquantaine de chars français ont encerclé la résidence pendant que les hélicoptères la bombardait. C'est dans ces conditions-là que j'ai été arrêté."
Laurent Gbagbo a en outre assuré ne pas avoir été prévenu de son transfert au centre de détention de la CPI :."Je suis venu sans rien, sauf avec ma chemise et mon pantalon, sans rien du tout".
Refus de céder le pouvoir
L'ancien président ivoirien est soupçonné d'être "coauteur indirect" de crimes contre l'humanité lors des violences post-électorales de 2010-2011, à savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis par ses forces entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Son refus de céder le pouvoir à son rival et actuel président Alassane Ouattara avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts.
L' audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo aura lieu le 18 juin 2012.
afp/pym