La police russe a fait état d'environ 250 interpellations sur la place Trioumfalnaïa, dans le centre de la capitale russe, et de quelque 200 autres à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie. "Ils seront transférés vers des commissariats où des procès-verbaux seront établis", a précisé le porte-parole de la police moscovite.
Responsables politiques arrêtés
Plusieurs responsables de mouvements de l'opposition russe sont parmi les personnes interpellées à Moscou, dont Boris Nemtsov, ex-vice-Premier ministre et dirigeant du parti non-enregistré Parnas, et Sergueï Mitrokhine, le chef du parti Iabloko.
Des centaines de sympathisants de l'opposition ont voulu se rassembler, scandant des slogans comme "La Russie sans Poutine!" et "Honte!", après des appels diffusés sur des réseaux sociaux.
La police moscovite est immédiatement intervenue. Elle avait d'ailleurs mis en garde les opposants contre toute tentative de rassemblement sans l'aval des autorités. Celles-ci ont par ailleurs admis mardi avoir déployé des forces supplémentaires dans la capitale pour assurer la sécurité.
Les promesses de Poutine
Vladimir Poutine a réagi mardi au net recul de son parti aux législatives et à la colère de la rue en promettant de renouveler le personnel politique. Le chef du gouvernement, qui devrait prendre la direction du Kremlin après la présidentielle du 4 mars prochain, s'est engagé à prendre en compte les aspirations à une modernisation émanant de la société russe.
"Il y aura naturellement un renouvellement significatif des effectifs au sein du gouvernement", a-t-il dit aux membres de son parti. Cette déclaration est la première montrant ouvertement l'inquiétude de l'homme fort du pouvoir russe après le scrutin de dimanche.
Mais il faudra toutefois patienter, vraisemblablement après son accession à la présidence en mars, pour constater l'ampleur du renouvellement promis mardi. En attendant, Dmitri Peskov, son porte-parole, a prévenu qu'il faudrait mettre fin aux manifestations non-autorisées.
Fait quasiment inédit depuis 1999 et son accession au pouvoir, la mainmise de Vladimir Poutine sur la société russe semble avoir reculé. Au Parlement, sa majorité absolue a été ramenée à 13 sièges seulement, et son parti, Russie unie, est passé de 64 % des voix à moins de 50% en à peine quatre années.
afp/sbo