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Vladimir Poutine hausse le ton

Vladimir Poutine et son parti enregistre un net recul par rapport à 2007. [Alexei Nikolsky]
Vladimir Poutine dénonce avec virulence l'ingérence américaine. - [Alexei Nikolsky]
Le Premier ministre russe accuse Washington, et en particulier Hillary Clinton, d'avoir fomenté la contestation contre les législatives. Il parle de "scénario du chaos" et met en garde l'opposition contre tout débordement, qui sera réprimé "par tous les moyens". Les Etats-Unis nient.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a accusé jeudi les Etats-Unis d'avoir fomenté la  La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a sévèrement critiqué lundi le déroulement des législatives russes, "a donné le la pour certains activistes à l'intérieur du pays", a déclaré Vladimir Poutine. "Ils ont entendu le signal et, avec le soutien du département d'Etat, ont commencé à travailler activement", a ajouté le Premier ministre.

"Nous comprenons tous qu'une partie des organisateurs (des manifestations) agissent selon un scénario connu", a poursuivi l'ex-agent du KGB. "Mais nous savons aussi que dans notre pays, les gens ne veulent pas que la situation évolue comme cela s'est passé au Kirghizstan ou il n'y a pas longtemps en Ukraine", a-t-il ajouté, évoquant les révolutions dans ces ex-républiques soviétiques en 2005 et 2004, dans lesquelles Moscou avait vu la main des Occidentaux.

"Défendre notre souveraineté"

"Personne ne veut le chaos", a ajouté l'homme fort de la Russie, qui ambitionne de revenir au Kremlin à la présidentielle de mars prochain, "nous sommes contraints de défendre notre souveraineté". Il a dénoncé le versement de "centaines de millions de dollars" de fonds étrangers "dans les activités politiques de notre pays".

Hillary Clinton a répété jeudi au siège de l'Otan à Bruxelles que Washington soutenait "les droits et les aspirations du peuple russe à réaliser des progrès et à espérer un avenir meilleur". Vladimir Poutine avait comparé fin novembre à Judas les ONG financées par les Occidentaux pour effectuer le monitoring des fraudes électorales.

Une ONG, Golos, a dénoncé avant et pendant le scrutin une multitude de fraudes et de pressions. Une autre, nommée "L'Observateur citoyen", affirmait jeudi sur son site internet (nabludatel.org) que le résultat réel du parti au pouvoir Russie unie était de moins de 30% des suffrages, soit 20 points de moins que les résultats préliminaires (49,5%) annoncés lundi par la commission électorale russe.

"Bâillonnement des citoyens" dénoncé

Des milliers de Russes ont manifesté depuis dimanche pour contester les résultats. "Si les gens agissent dans le respect de la loi, on doit leur accorder le droit d'exprimer leur opinion (...), mais si quelqu'un enfreint la loi, alors les forces de l'ordre et le pouvoir doivent exiger le respect de la loi par tous les moyens légitimes", a encore déclaré Vladimir Poutine.

Le président russe Dmitri Medvedev, en visite à Prague, a de son côté souhaité "que tout le monde se calme et que le nouveau parlement puisse travailler". Environ un millier de personnes ont été interpellées lors des manifestations des derniers jours, dispersées sans ménagement à Moscou, et nombre d'entre elles, dont plusieurs leaders d'opposition, ont été condamnées à des peines allant jusqu'à 15 jours de prison. La police de Saint-Pétersbourg a indiqué jeudi que 550 personnes avaient été interpellées en quatre jours lors de manifestations dans l'ex-capitale impériale.

Le Parti communiste a dénoncé dans un communiqué le "bâillonnement des citoyens", réclamé la fin des "pogroms contre les opposants" et la libération sans délai de toutes les personnes arrêtées. Les élections russes et la répression des manifestations qui ont suivi ont suscité des critiques des Etats-Unis, de l'UE, de la France et de l'Allemagne notamment. La mission d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait déclaré lundi à Moscou avoir relevé des irrégularités "fréquentes" et "de sérieuses indications de bourrage des urnes.

Les Etats-Unis nient en bloc

Les Etats-Unis ont rejeté jeudi les accusations du Premier ministre russe Vladimir Poutine selon qui Washington aurait fomenté la contestation contre les législatives, se défendant d'avoir envoyé des "signaux" à l'opposition. "Il n'y a rien de moins vrai", a déclaré à des journalistes un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, à propos des déclarations de Vladimir Poutine.

Les programmes américains "sont conçus pour soutenir un processus électoral plus transparent, libre et équitable. Pas pour favoriser tel ou tel parti ou programme politique", a rétorqué le porte-parole de la diplomatie américaine.

"Nous nous dressons, comme nous l'avons fait et continuerons à le faire partout dans le monde, pour que les gens aient le droit d'exprimer leurs opinions et leurs aspirations démocratiques", a poursuivi Mark Toner. "Il ne s'agit pas d'envoyer des signaux".

agences/ps/olhor

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Grande manifestation prévue samedi

L'opposition, qui a réussi lundi à rassembler plusieurs milliers de personnes dans le centre de Moscou - une mobilisation inédite depuis des années en Russie - a appelé via les réseaux sociaux à une grande manifestation samedi Place de la Révolution, à deux pas du Kremlin, malgré les mises en garde des autorités qui n'ont autorisé qu'une manifestation de 300 personnes.

Des manifestations sont également prévues dans plusieurs villes du pays, dans l'Oural et en Sibérie notamment. Des milliers d'internautes ont répondu à des appels à manifester sur les réseaux sociaux. Selon un message publié jeudi sur l'internet, un des créateurs du site VKontakte, un des réseaux sociaux les plus populaires de Russie, s'est plaint de pressions du FSB (service fédéral de sécurité, ex-KGB) pour qu'il ferme les groupes d'opposition.