"J'entends défendre une certaine idée de la France (...), j'ai une conviction : le rendez-vous de 2012 sera le rendez-vous de la vérité, du courage et de la volonté", a affirmé Dominique de Villepin lors du journal télévisé de TF1. Le fondateur du mouvement République solidaire (RS) s'est déclaré "inquiet" de voir "la France humiliée par la loi des marchés qui impose de plus en plus d'austérité".
Pour une "République de citoyens"
"Vous verrez que dans cette campagne de 2012, il y aura des surprises, beaucoup de surprises. J'ai confiance dans la capacité des Français à discerner ce qu'est l'intérêt général et à quel point plus que jamais l'union nationale s'impose à nous tous", a déclaré Dominique de Villepin, âgé de 58 ans. Ce dernier est pour l'instant crédité de 1% dans les intentions de vote.
"Je ne crois pas qu'il y ait la vérité à droite, à gauche ou au centre", a poursuivi Dominique de Villepin, estimant nécessaire "une République de citoyens : il faut que les Français se réveillent". Il espère pouvoir rassembler tous les Français pour conduire les affaires du pays.
"Aujourd'hui, notre souveraineté nous échappe en grande partie. Nous nous alignons sur des intérêts qui ne sont pas ceux de la France. Je crois qu'il faut plus de courage que cela", a dit l'ancien secrétaire général de l'Elysée sous Jacques Chirac, qui ne s'est jamais présenté à une élection.
"Pas de rancune" envers Sarkozy
Cette annonce de candidature va à l'encontre des derniers signaux récemment adressés par l'imprévisible fondateur de République solidaire. Dominique de Villepin avait en effet rencontré à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy depuis l'été et avait assuré début décembre que la page de l'affaire Clearstream, dans laquelle le président sortant l'accusait de manipulation à son encontre, était désormais tournée.
Dominique de Villepin a réaffirmé dimanche soir qu'il avait "laissé la rancune de côté". Le parti présidentiel, l'UMP, avait mis en garde en termes choisis l'ancien ministre des Affaires étrangères sur les risques d'un "21 avril à l'envers" aux dépens de Nicolas Sarkozy en 2012.
Le 21 avril 2002, le candidat socialiste Lionel Jospin avait été éliminé dès le premier tour en raison de l'éparpillement des votes à gauche. Désormais, la dispersion menace à droite avec, outre celle de Dominique de Villepin, les candidatures de François Bayrou, Hervé Morin, Christine Boutin et Nicolas Dupont-Aignan.
La main tendue de l'UMP
A l'UMP, on oscillait dimanche soir entre surprise et philosophie en estimant que cette candidature de "témoignage" pourrait ne pas aller à son terme. "Tout n'est pas fermé, notre main est toujours tendue", a déclaré la députée Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, sur i-télé.
Le député UMP Lionel Tardy s'interrogeait pour sa part sur la capacité du candidat, qui compte peu de soutiens et de relais politiques, à réunir les 500 parrainages nécessaires et à mettre en place un budget de campagne.
afp/dk
Dominique de Villepin, homme de l'ombre et rival acharné de Nicolas Sarkozy
Homme de l'ombre, Dominique Galouzeau de Villepin (son nom complet) a été secrétaire général de l'Elysée de 1995 à 2002 sous la présidence de Jacques Chirac.
Devenu ministre des Affaires étrangères, il a connu son heure de gloire en février 2003 en portant à l'ONU le non de la France à la guerre en Irak.
Ensuite, ce diplomate de carrière a décroché le ministère de l'Intérieur en 2004 puis a conquis de haute lutte le poste de Premier ministre.
Ennemi juré de Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin rêvait de lui barrer la route de l'Elysée, mais l'affaire Clearstream l'avait abîmé politiquement.
La victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 n'avait pas mis un terme à l'affrontement entre les deux hommes.
Dominique de Villepin avait lancé République solidaire le 19 juin 2010.
Après sa relaxe en première instance du procès Clearstream, confirmée définitivement en septembre 2011, Dominique de Villepin avait repris son combat politique, décidé à avoir sa revanche en 2012.