Modifié

Crise de la dette: François Hollande veut renégocier

Donné favori de la gauche pour 2012, François Hollande a jugé la prise du Sénat "prémonitoire". [Miguel Medina]
François Hollande est opposé à la mise en place d'une règle d'or budgétaire. - [Miguel Medina]
François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle française en 2012, a annoncé lundi qu'il entendait "renégocier", s'il est élu, l'accord sur le projet de traité européen censé donner une réponse à la crise de l'euro et trouvé vendredi dernier à Bruxelles. Il rajoutera au texte "ce qui lui manque", a-t-il affirmé.

Les sondages sont actuellement très favorables à François Hollande pour l'élection prévue les 22 avril et 6 mai prochains. Selon la dernière enquête, il l'emporterait au second tour avec 57% des voix face au président sortant Nicolas Sarkozy, architecte avec la chancelière allemande Angela Merkel de l'accord européen. 

Ces déclarations introduisent un élément d'incertitude supplémentaire dans l'équation européenne, alors que les pays de la zone euro demeurent sous la menace d'une dégradation de leurs notes par les deux principales agences d'évaluation, Standard and Poor's et Moody's.

Les pays de la zone euro ont entamé vendredi une vaste refondation destinée, après signature d'un nouveau traité auquel seule la Grande-Bretagne a décidé de ne pas s'associer, à les porter rapidement vers une plus grande intégration économique et budgétaire.

Pas la bonne réponse

"Pour redonner la confiance et pour soutenir la croissance, ce n'est pas la bonne réponse", a déclaré sur la chaîne de radio RTL le candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012.

"Ce n'est pas la bonne réponse non plus pour l'avenir de l'Europe qui mérite mieux qu'un simple accord sur ce qu'on appelle l'union budgétaire. (...) Si je suis élu président de la République, je renégocierai cet accord pour y mettre ce qui lui manque aujourd'hui de l'efficacité sur les marchés - je souhaite que nous ne soyons pas dégradés d'ici là, pour l'intérêt de mon pays", a-t-il dit.

"Et deuxièmement je ferai en sorte qu'on y ajoute ce qui manque, c'est à dire l'intervention de la BCE (Banque centrale européenne), les eurobonds, et un fonds de secours financier - c'est-à-dire ce qui va répondre à ce qu'est aujourd'hui la pression des marchés - et enfin il faut qu'il y ait de la croissance", a-t-il poursuivi.

Pas de règle d'or budgétaire

"Si je suis élu président de la République je ferai voter avec le Parlement qui sera lui-même nouveau - une loi de programmation des finances publiques extrêmement précise sur le retour de l'équilibre de nos comptes à la fin de 2017. Je prendrai cet engagement à la fois devant nos partenaires européens et devant les Français", a-t-il rappelé.

"Je ne suis pas dans cette logique" de faire voter une règle d'or (avec contrainte de retour à l'équilibre) ou pas. "Mais "on pourra faire voter toutes les règles d'or dans tous les pays, (...) s'il n'y pas de croissance, aucun des objectifs ne sera atteint", a-t-il précisé.

ats/cab

Publié Modifié