Cette fusillade, qui a profondément choqué la Belgique, n'a apparemment aucun lien "avec le terrorisme" mais est "un acte isolé aux conséquences dramatiques", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet.
L'attentat a été commis place Saint-Lambert, place principale de la ville. De nombreuses personnes se baladaient dans ce quartier commerçant, où est dressé un marché de Noël, lorsqu'a eu lieu l'attaque à la mi-journée. Le tireur a été identifié comme étant un Liégeois de 33 ans.
Outre le tireur, les morts sont un garçon de 15 ans, décédé sur les lieux, un adolescent de 17 ans et une femme de 75 ans, décédés à l'hôpital, a annoncé la magistrate.
Tireur connu de la police
Le bilan pourrait encore s'alourdir car "cinq blessés luttent pour leur vie", a indiqué dans la soirée la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet. Les autorités ont recensé au total 123 blessés, la plupart par des éclats de verre après la destruction des abribus. Un hôpital de fortune a été dressé devant le palais de justice, sur la place. Tous les services de secours liégeois, mais également des ambulances venant des villes voisines et des Pays-Bas, sont intervenus.
Le tireur avait déjà été condamné pour possession d'armes et des affaires de recel, de stupéfiants et de moeurs et était convoqué mardi matin à la police, a précisé Mme Reynders. "Il était convoqué pour une audition dans un service de police", a-t-elle indiqué, refusant de préciser pour quel type d'affaire.
L'homme avait en sa possession un fusil automatique léger, un revolver et des grenades. Il a lancé trois grenades depuis le toit d'une boulangerie, selon la magistrate. L'enquête devra déterminer les circonstances de sa mort, a précisé le procureur. Certains témoignages indiquent qu'il s'est suicidé en se tirant une balle dans la tête.
"En treillis militaire"
Le calme est revenu en milieu d'après-midi après plusieurs heures de forte tension autour de la place Saint-Lambert, où est situé notamment le palais de justice. C'est vers 12h30 que l'individu armé a commencé à lancer des engins explosifs sur des abribus où attendaient plusieurs personnes.
Armé d'un fusil d'assaut Kalachnikov, il a également tiré sur la foule, selon les premières informations. Il était "habillé en treillis militaire", a indiqué un témoin. "Je sortais du palais de justice. J'ai vu un homme faire un grand mouvement avec les bras en lançant quelque chose vers les abribus. J'ai entendu une explosion", a raconté Nicolas Gilenne, un journaliste ayant assisté à la scène.
L'homme s'est alors "retourné, a pris un autre objet, l'a dégoupillé. J'ai alors commencé à courir. Il était seul et semblait très maître de ses actes. Il voulait toucher le plus de gens possible. J'ai entendu quatre explosions et des tirs pendant environ dix secondes", a-t-il ajouté.
Roi et Premier ministre sur place
Le roi des Belges, Albert II, et son épouse Paola se sont rendus sur les lieux, de même que le nouveau Premier ministre Elio Di Rupo. "Il n'y a pas de mots pour exprimer cette tragédie", a déclaré ce dernier. "Le choc de la population est compréhensible, mais j'insiste: c'est un acte isolé".
Les premiers témoignages avaient fait état de la présence de deux à quatre hommes armés. Mais le procureur du Roi de Liège, Danièle Reynders, a annoncé en milieu d'après-midi que les faits n'avaient été commis que par un seul homme. Ils ne sont pas liés à une affaire judiciaire en cours ou à une action terroriste, a indiqué de son côté le Centre fédéral de crise.
La place Saint-Lambert est l'un des lieux les plus animés de Liège, qui compte près de 200'000 habitants. Comme dans toutes les villes belges, elle accueillait depuis plusieurs jours un village de Noël, où les habitants viennent déambuler à toute heure.
agences/lan