Cinq jours après des manifestations sans précédent de l'opposition qui conteste la victoire du parti au pouvoir Russie unie aux élections du 4 décembre, l'homme fort du pays a répondu pendant plus de quatre heures aux questions généralement sans aspérités de journalistes, personnalités, et à celles, sélectionnées, de ses concitoyens.
Une séance de communication télévisée à laquelle il se livre tous les ans depuis une décennie, sur un ton volontiers paternaliste.
"Le fait que les gens s'expriment sur ce qui se passe dans le pays, c'est une chose absolument normale. Tant que cela reste dans le cadre de la loi", a déclaré Vladimir Poutine.
Tentatives de "déstabilisation"
"A mon avis, le résultat de ces élections reflète indéniablement l'état des forces dans le pays", a-t-il ajouté. Quelques minutes plus tard, il a toutefois dénoncé à nouveau des tentatives de "déstabilisation" ourdies à partir de l'étranger et affirmé que l'opposition avait payé des jeunes gens pour manifester.
Selon Vladimir Poutine, le véritable objectif de l'opposition, dont un des principaux slogans est "La Russie sans Poutine !", est l'élection présidentielle de mars à l'occasion de laquelle il a annoncé son intention de revenir au Kremlin.
Président de 2000 à 2008, Vladimir Poutine est depuis lors chef du gouvernement faute d'avoir pu enchaîner plus de deux mandats consécutifs, mais il est resté le véritable homme fort du pays.
Promesse de départ
L'ex-agent du KGB a réitéré ses accusations contre un "plan mis au point à l'étranger pour déstabiliser la société". "Nous aimerions être alliés aux Etats-Unis, mais (...) parfois j'ai l'impression que l'Amérique ne veut pas d'alliés, qu'elle veut des vassaux", a déclaré Vladimir Poutine.
Il avait accusé Washington la semaine dernière d'avoir encouragé un scénario du "chaos" en Russie et d'y consacrer des "centaines de milliers de dollars". "Il faut couper court à tout cela, totalement", a dit . Poutine.
Enfin, il a promis qu'il quitterait le pouvoir dès qu'il sentirait qu'il n'a plus le soutien du peuple. "Quand je ne sentirai plus ce soutien, je ne resterai pas un jour de plus", a assuré Vladimir Poutine, qui pourrait se maintenir au pouvoir pour deux nouveaux mandats, allongés dernièrement à six ans, soit jusqu'en 2024.
agences/mre