Le 17 décembre 2010, un jeune vendeur ambulant malmené par des agents municipaux et ignoré par les autorités se suicide en s'immolant par le feu sur la place publique, en signe de révolte contre l'injustice et l'humiliation.
Comme une flamme qui met le feu aux poudres, le geste désespéré de Mohamed Bouazizi provoque un soulèvement populaire partout dans le pays qui viendra à bout d'un régime despotique qui a gouverné d'une main de fer pendant plus de deux décennies.
Pour nombre d'analystes et d'hommes politiques, par les bouleversements qu'elle a entraînés, ce que d'aucuns appellent la "révolution du jasmin" marquera assurément l'Histoire, vu l'effet domino qu'elle a eu dans la région, donnant naissance aux "printemps arabes".
Vent de liberté mondial
Le vent de liberté déclenché par le peuple tunisien qui, en moins d'un mois, a fait fuir l'ex-président Ben Ali en Arabie Saoudite, se propage aussitôt sur plusieurs pays arabes. L'homme fort de l'Egypte, le plus grand pays arabe, Hosni Moubarak, pourtant considéré indétrônable, doit à son tour voir son régime céder au déferlement contestataire de la place Tahrir du Caire.
Empruntant le mot d'ordre lancé à Tunis, "dégage", les dizaines de milliers de manifestants mobilisés jour et nuit pendant des semaines finissent par avoir gain de cause. La vague emmène par la suite un autre dictateur, "le doyen" Mouammar Kadhafi, à la tête de la Libye depuis 41 ans.
Le mouvement n'épargne pas d'autres pays tels le Yémen, où Ali Abdallah Salah vient de céder le pouvoir après avoir sévèrement réprimé ses concitoyens, et la Syrie, où le régime de Bachar Al-Assad semble chancelant face à une contestation populaire qui dure depuis mars dernier.
De Madrid avec ses "indignés" à Londres et New York où les protestataires campent devant Wall Street, la révolte contre l'injustice inspire jusqu'aux Chinois et aux Russes.
ap/dk
Festival anniversaire à Sidi Bouzid
Pour commémorer le premier anniversaire de cette date marquante de par la symbolique qu'elle renferme, Sidi Bouzid organise un festival international qui draine un grand nombre de hauts responsables, ainsi que des invités étrangers.
Selon le président du comité d'organisation, Youssef Jallali, le nouveau président tunisien Moncef Marzouki, un militant ardent des droits de l'Homme, doit faire le déplacement pour illustrer "l'intérêt prioritaire" qu'il compte donner aux "villes martyres" durant son mandat.
Des personnalités politiques d'Espagne, de France, d'Italie, de Syrie, d'Egypte et du Yémen y sont également attendues.
Le programme prévoit samedi un lâcher de ballons rouges, aux couleurs du drapeau et une levée de voile sur la charrette du vendeur martyr, devenue un symbole historique.