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Le plan d'austérité espagnol en partie dévoilé

Rajoy [Daniel Ochoa de Olza]
Mariano Rajoy, juste après son intervention devant le parlement espagnol, lundi. - [Daniel Ochoa de Olza]
Le futur chef du gouvernement espagnol de droite, Mariano Rajoy, a tenté lundi de rassurer les marchés en dévoilant les grandes lignes de son plan d'austérité et de réformes, dans un pays menacé de récession et frappé par un chômage record.

Première annonce: une coupe budgétaire de 16,5 milliards d'euros en 2012 "pour l'ensemble des administrations publiques", a-t-il déclaré lors de son discours d'investiture devant le Parlement, deux jours avant de prendre officiellement ses fonctions.

Le pays, sous l'effet de la crise et de l'éclatement de sa bulle immobilière, souffre d'une croissance atone, qui risque de se transformer en récession début 2012, alors qu'il s'est fixé comme priorité la réduction de son déficit public (9,3% du PIB en 2010).

L'objectif de 6% pour 2011 pourrait ne pas être atteint, a prévenu le prochain Premier ministre. Une fois le déficit connu,  le budget 2012 sera présenté "avant le 31 mars", mais avant cela, le Conseil des ministres du 30 décembre sera déjà l'occasion d'approuver "un décret-loi de mesures d'urgence", a annoncé Mariano  Rajoy. "La première pierre de notre projet réformiste sera la loi de stabilité budgétaire", qui sera votée en janvier, a-t-il détaillé.

Assainir le secteur bancaire

Cette loi organique complètera la réforme de la "règle d'or" approuvée en septembre par l'Espagne, qui introduit dans la Constitution le principe de l'équilibre budgétaire. La loi y ajoute des limites chiffrées à partir de 2020, de 0,40% du PIB pour le déficit structurel et 60% du PIB pour la dette.

"En deuxième lieu, il est nécessaire de terminer de manière effective le processus d'assainissement du secteur financier", a dit Mariano Rajoy.

Le secteur bancaire espagnol a en effet pâti de l'éclatement en 2008 de la bulle immobilière, à laquelle il était très exposé. Les derniers chiffres officiels publiés lundi ont montré que les créances douteuses - surtout des crédits immobiliers risquant de ne pas être remboursés - avaient touché en octobre un nouveau record en 17 ans.

Taux de chômage record

Le prochain chef du gouvernement mènera aussi au premier trimestre "une modernisation de la législation du travail" pour faire face à la plus grande faiblesse de l'économie espagnole: le taux de chômage de 21,52%, un record parmi les pays industrialisés.

Selon les derniers chiffres, "le nombre de personnes qui dans notre pays cherchent un emploi sans le trouver avoisine déjà les 5,4 millions", soit un taux proche des 23%, a dit Mariano  Rajoy, qualifiant la situation de "dramatique".

Retraites revalorisées

La nouvelle équipe dirigeante prévoit également d'"ouvrir un processus de simplification du secteur public", via "une profonde réforme administrative qui permette d'éliminer les doublons" entre les différents échelons de ce pays très décentralisé, mais aussi un meilleur contrôle des dépenses des 17 régions.

Finalement, "le seul engagement d'augmentation de dépense" que concède Mariano Rajoy portera sur les pensions de retraite, qu'il revalorisera à partir du 1er janvier.

afp/pym

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