"Avant la fin de la semaine, les autorités vont demander à toutes les femmes porteuses de prothèses mammaires de la marque PIP de se les faire retirer: des prothèses, conçues à partir d'un gel non conforme, qui peuvent se déchirer et provoquer, outre des inflammations, des cancers", annonce le quotidien.
Cas de cancer
Huit cas de cancer ont été "signalés" chez des patientes ayant eu des prothèses mammaires PIP défectueuses, avait indiqué le 15 décembre le professeur Jean-Yves Grall, un responsable du ministère de la Santé. Parmi ces huit cas, cinq cancers du sein ont été déclarés, ainsi qu'un cas de lymphome rare du sein (décédé), un cas de lymphome de l'amygdale et un cas de leucémie.
Le gouvernement a confirmé qu'il annoncera d'ici la fin de semaine son plan d'action concernant ces prothèses. "L'urgence, c'est que toutes les femmes qui ont des prothèses PIP retournent voir leurs chirurgiens", a déclaré la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse, interrogée sur l'article de "Libération".
"S'il s'agit d'une urgence sanitaire et de santé publique, la réopération sera à la charge de la Sécurité sociale", a-t-elle dit. La justice, qui a reçu plus de 2000 plaintes de porteuses de prothèses mammaires PIP, a ouvert une information judiciaire pour "blessures et homicide involontaire".
ats/cab
Environ 300 Suissesses concernées
PIP a fait pour la première fois les gros titres de la presse française au printemps 2010 lorsque les autorités de santé de l'Hexagone découvrent que le silicone utilisé par l'entreprise n'était pas conforme à celui qu'elle déclarait. Il s'agit d'un gel de silicone destiné à l'industrie et non pas à un usage médical.
Fin mars 2010, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé retire du marché et rappel toutes les prothèses mammaires en gel de silicone de la marque Poly Implant Prothèse.
En Suisse, on dénombre 280 femmes porteuses de ces implants, selon la Société suisse de chirurgie plastique. La grande majorité des patientes ont été opérées en Suisse romande dans 2 centres.
En début d'année, Swissmedic, l'autorité helvétique de surveillance des médicaments, ne conseillait pas de retirer préventivement et de remplacer les implants qui seraient encore intacts. Des examens réguliers sont en revanche préconisés.
Car si l'implant se déchire, il faut les faire enlever. L'assurance maladie de base prend en charge cette intervention et le traitement qui suit. Les mesures préventives ne sont par contre pas remboursées.