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Des observateurs vont pouvoir se rendre en Syrie

Des membres de la Ligue Arabe discutent de la situation en Syrie, le 24 novembre, au Caire. [Stringer - Reuters]
Des membres de la Ligue Arabe discutent de la situation en Syrie. - [Stringer - Reuters]
 La Ligue arabe a annoncé mardi l'envoi d'observateurs jeudi en Syrie, où les combats entre soldats et déserteurs ont fait en deux jours plus de 150 tués et blessés parmi les militaires dissidents. Des combats ont en outre coûté la vie à près de 50 civils.

Une équipe dirigée par Samir Seif al-Yazal, l'assistant du secrétaire général de la Ligue arabe, se rendra à Damas jeudi, a annoncé l'institution panarabe. L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a appelé Damas à garantir "un accès total aux observateurs", alors que le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem avait expliqué lundi qu'ils pourraient "accéder aux points chauds mais pas aux points militaires sensibles".

De leur côté, les monarchies du Golfe, à la pointe de l'initiative arabe pour la sortie de crise, ont exigé l'arrêt immédiat de la répression et la libération des détenus avant l'arrivée des observateurs.

Près de victimes 50 civiles

Parallèlement, la répression de la révolte populaire hostile au président Bachar al-Assad entamée il y a plus de neuf mois s'est poursuivie, faisant au moins 49 morts parmi les civils.Ainsi, 37 personnes ont été tuées dans la province d'Idleb (nord-ouest) et 12 autres à Homs (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

L'organisation a ajouté qu'une quarantaine de civils avaient également été touchée à Idleb, certains tués, d'autres blessés, sans toutefois fournir de bilan précis sur ces victimes.

L'agence de presse d'Etat SANA écrit de son côté que les forces de sécurité ont tué cinq "terroristes" dans la province de Deraa lundi soir. Elle rapporte par ailleurs que le président Bachar al-Assad a promis la peine de mort à quiconque distribuerait des armes "avec pour objectif de commettre des actes terroristes".

De nombreux déserteurs tués

Des affrontements entre des soldats de l'armée régulière et des déserteurs se sont également poursuivis. Ces combats se sont fait plus sanglants avec une centaine de morts et de blessés mardi parmi les militaires dissidents dans la province d'Idleb, proche de la frontière turque, selon l'OSDH.

Selon cette organisation, "après des affrontements qui se sont déroulés ce matin avec l'armée régulière, une centaine de déserteurs ont été encerclés puis tués ou blessés entre les villages de Kafroueid et al-Fatira" dans la région de Jabal al-Zaouia, à plus de 330 km au nord de Damas. La veille déjà, plus de 60 déserteurs avaient péri en tentant de fuir dans cette province, selon cette même organisation.

Des manoeuvres militaires syriennes

En outre, dans une nouvelles démonstration de force, l'armée syrienne a procédé mardi à des manoeuvres militaires maritimes et aériennes à tirs réels, les deuxièmes depuis le début du mois, pour tester ses capacités de combat face à "toute agression qui viserait le sol de la patrie", a affirmé l'agence officielle Sana.

La Syrie avait déjà mené début décembre des manoeuvres militaires au cours desquelles des roquettes et des chars avaient été testés "dans le cadre du plan d'entraînement de 2011". Un analyste syrien sous couvert de l'anonymat avait alors estimé qu'il s'agissait d'"une démonstration de force destinée à intimider" les Occidentaux.

L'assemblée générale de l'ONU a pour sa part adopté lundi une résolution condamnant la situation des droits de l'Homme en Syrie et les 15 pays du Conseil de sécurité ont entamé des négociations sur un projet de résolution proposé par la Russie, qui condamne les violences "commises par toutes les parties".

afp/boi

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