Publié

L'Espagne met en place son gouvernement

Mariano Rajoy félicité par le roi Juan Carlos peu après sa prestation de serment. [Chema Moya]
Mariano Rajoy félicité par le roi Juan Carlos peu après sa prestation de serment. - [Chema Moya]
Le nouveau chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a prêté serment devant le roi Juan Carlos. Deux jours après avoir dévoilé un programme d'austérité et de réformes destiné à rassurer les marchés, il a en outre présenté les membres de son cabinet.

"Je jure de remplir fidèlement les obligations de la charge de président du gouvernement avec loyauté envers le roi et de maintenir et faire maintenir la Constitution comme norme fondamentale de l'Etat, ainsi que de garder le secret des délibérations du Conseil des ministres", a déclaré Mariano Rajoy mercredi, une main posée sur la Constitution.

A l'issue de cette cérémonie marquant sa prise de fonctions, le leader conservateur, âgé de 56 ans, a annoncé la composition de son gouvernement. Réduit à treize ministres, le cabinet sera opérationnel jeudi.

Un ex de Lehman Brothers à l'Economie

L'identité du ministre de l'Economie était particulièrement attendue, surtout par les investisseurs, toujours fébriles en pleine crise de la dette en zone euro. C'est finalement Luis de Guindos, ancien président de la banque Lehman Brothers pour l'Espagne et le Portugal, qui a été choisi.

Luis de Guindos, âgé de 51 ans, ancien secrétaire d'Etat à l'Economie (2002-2004), aura la tâche d'allier rigueur et réformes. Frappée doublement par la crise et l'éclatement de sa bulle immobilière, l'Espagne retombera probablement en récession début 2012 et souffre d'un taux de chômage record.

Jorge Fernandez Diaz, 61 ans, qui a été plusieurs fois secrétaire d'Etat dans le gouvernement de José Maria Aznar (1996-2004), a, lui, été nommé ministre de l'Intérieur. José Manuel Garcia Margallo, député européen de 67 ans, sera chargé des Affaires étrangères.

Un régime budgétaire drastique

Lors du débat d'investiture devant le Parlement lundi, Mariano Rajoy a annoncé de nouvelles réductions budgétaires pour 2012 dans le secteur public, de 16,5 milliards d'euros au moins, pour tenter de contenir le déficit du pays et ce alors que les Espagnols vivent au rythme des cures d'austérité depuis bientôt deux ans.

Après un premier programme d'économies de 50 milliards d'euros dévoilé en janvier 2010 par le gouvernement socialiste, une nouvelle coupe de 15 milliards avait suivi. Des mesures symboliques fortes ont été prises, comme la baisse de 5% des salaires des fonctionnaires ou la fin de certaines aides, comme le "chèque bébé" de 2500 euros pour les nouveaux parents. Mais cela ne semble toujours pas suffire, le pays, privé de son moteur économique, la construction, n'enregistrant plus de croissance.

L'objectif d'une réduction du déficit à 6% du PIB en 2011 (après 9,3% en 2010), pourtant considéré comme prioritaire par le gouvernement, pourrait ne pas être atteint, a prévenu Mariano Rajoy. Il prévoit 10 milliards d'économies supplémentaires si le déficit est finalement de 7%. Dès le 30 décembre, un Conseil des ministres approuvera de premières mesures d'urgence. Parmi ses premiers chantiers, le gouvernement de droite fera voter en janvier une loi de stabilité budgétaire, pour fixer des limites chiffrées, à partir de 2020, à la dette publique (60% du PIB) et au déficit structurel (0,40% du PIB).

afp/boi

Publié

La composition du gouvernement

Chef du gouvernement: Mariano Rajoy
Numéro deux et porte-parole du gouvernement: Soraya Saenz de Santamaria
Economie et Compétitivité: Luis de Guindos
Affaires étrangères: Jose Manuel Garcia-Margallo
Intérieur: Jorge Fernandez Diaz
Justice: Alberto Ruiz Gallardon
Défense: Pedro Morenes Eulate
Trésor et Administrations publiques: Cristobal Montoro
Infrastructures: Ana Pastor Julian
Education, culture et sports: Jose Ignacio Wert Ortega
Emploi et Sécurité sociale: Maria Fatima Banez Garcia
Industrie, énergie et tourisme: José Manuel Soria
Agriculture, Alimentation et Environnement: Miguel Arias Canete
Santé, Services sociaux et Egalité: Ana Mato Adrover