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Préparatifs pour la venue d'observateurs en Syrie

Alors que la rue continue à contester le président Bachar al-Assad, une délégation d'observateurs a pu pénétrer en Syrie.
Alors que la rue continue à contester le président Bachar al-Assad, une délégation d'observateurs a pu pénétrer en Syrie.
La mission chargée de préparer la venue des observateurs de la Ligue arabe est arrivée en Syrie, forte d'une dizaine de membres. Les violences se sont elles poursuivies, faisant 21 morts dont 14 civils jeudi, selon des militants des droits de l'Homme.

Dirigée par un haut responsable de la Ligue arabe, la délégation tout juste arrivée en Syrie a pour tâche de régler les problèmes logistiques du premier groupe de 30 à 50 observateurs qui doit arriver dimanche.

L'effectif des observateurs devrait atteindre au total 150 à 200 observateurs, tous des experts civils ou militaires arabes qui travailleront sous la houlette du général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi.

Des améliorations, selon Damas

Les autorités syriennes estiment avoir obtenu des améliorations par rapport au protocole initial qui, selon elles, "ne prenait pas assez en compte la sécurité nationale" du pays. "Notre intérêt est de voir cette mission réussir car sa tâche est de refléter la situation sur le terrain et de se rendre compte que les choses ne sont pas blanches ou noires mais beaucoup plus complexes", a affirmé le ministère des Affaires étrangères.

Selon le texte signé lundi au Caire, les observateurs devront notamment "garantir l'arrêt de tous les actes de violence d'où qu'ils viennent" et obtenir "la libération des détenus arrêtés en liaison avec la crise actuelle". Ils devront aussi agir pour que le "gouvernement autorise les médias arabes et internationaux à entrer et à se mouvoir librement dans toute la Syrie", stipule le texte.

Les contestataires pas satisfaits

La mission bénéficie d'une "liberté de mouvement et de communication, dans le cadre de la protection des civils en coordination avec le gouvernement syrien". Elle pourra "visiter les prisons, les lieux de détention, les postes de police et les hôpitaux".

En revanche, les militants qui animent depuis neuf mois la contestation contre le régime de Bachar al-Assad sont particulièrement amers. Sur leur page Facebook "Syrian Revolution 2011", ils appellent à manifester vendredi contre "le protocole de la mort", qui est "un permis de tuer".

Pour l'opposition, c'est l'ONU qui doit prendre en main le dossier syrien. "Nous appelons la Ligue arabe à déférer le dossier de la crise en Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU", a affirmé le porte-parole des Comités locaux de coordination, qui animent la contestation. Pour lui, la mission des observateurs n'est qu'une "nouvelle tentative du régime pour contourner l'initiative arabe et la vider de son contenu".

De nouvelles victimes civiles

Jeudi, 21 personnes, dont 14 civils, ont été tuées en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. "Neuf civils ont été tués à Homs (centre), la plupart dans le quartier de Bab Amro, par les forces de sécurité qui ont tiré à la mitrailleuse lourde". Quatre civils ont été tués dans la région d'Idleb (nord-ouest), et dans le sud, un civil a été tué à Tafas lors de perquisitions des forces régulières.

En outre, quatre soldats et deux déserteurs ont été tués lors d'affrontements près d'un barrage dans le quartier de Bab Amro à Homs. Et dans la région d'Idleb, un soldat a été tué et huit autres blessés dans une attaque menée par des groupes de déserteurs.

Pour leur part, les autorités syriennes ont indiqué que plus de 2.000 militaires et membres des forces de sécurité ont été tués en Syrie en neuf mois, dans une lettre envoyée aux Nations unies, publiée jeudi par l'agence officielle Sana.

afp/boi

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