Des explosions et des tirs avaient secoué jeudi ces trois villes et les violences se sont poursuivies vendredi à Damaturu. La situation était généralement calme samedi en milieu de journée malgré des tirs sporadiques localisés, selon des témoins et des membres des forces de l'ordre.
Un responsable à l'hôpital de Damaturu a affirmé samedi à l'AFP que 19 corps avaient été déposés à la morgue: "trois soldats, trois policiers et 13 civils. Tous ont des blessures par balles", a-t-il dit sous couvert d'anonymat.
Vendredi, d'autres sources avaient fait état de sept autres morts à Damaturu et Potiskum, ce qui porte le bilan dans l'Etat de Yobe à 26. Le responsable de la police de cet Etat, Lawan Tanko, a lui déclaré samedi à l'AFP que 23 personnes y avaient été tuées: sept policiers, 15 membres de Boko Haram et un civil.
A Maiduguri, dans le Borno, un infirmier de l'hôpital universitaire a fait état samedi de 20 morts.
La secte Boko Haram a revendiqué cette nouvelle vague d'attaques. "Nous avons mené ces attaques pour venger la mort de nos frères tués par les forces de sécurité en 2009", a déclaré vendredi soir par téléphone à l'AFP un homme se présentant comme un porte-parole du groupe.
Nombreuses attaques ces derniers mois
Il faisait référence à une insurrection de la secte en 2009 qui avait été brutalement réprimée par les autorités, faisant des centaines de morts. Le porte-parole a assuré que Boko Haram continuerait de commettre des violences pour venger ses morts et imposer la création d'un Etat islamiste au Nigeria.
La secte, qui s'est attribuée de nombreuses attaques dans le nord, a revendiqué l'attentat suicide d'août contre le siège des Nations unies à Abuja, la capitale, qui avait fait 24 morts. (Lire: Nigeria)
Fin novembre, une vague d'attaques coordonnées, également revendiquées par Boko Haram, avait secoué en particulier Damaturu, tuant au moins 150 personnes. (Lire: Nigeria)
Le Borno, plus particulièrement sa capitale Maiduguri, est l'épicentre des violences récurrentes imputées à Boko Haram. Le groupe s'en prend particulièrement aux symboles de l'autorité de l'Etat comme la police et l'armée.
afp/mre