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Syrie: manifestations et observateurs au travail

Vive tension à Homs avec l'arrivée des observateurs
Vive tension à Homs avec l'arrivée des observateurs / L'actu en vidéo / 54 sec. / le 27 décembre 2011
Les observateurs de la Ligue arabe ont débuté mardi leur mission en Syrie en se rendant à Homs, bastion de la révolte contre le régime, où quelque 70'000 personnes ont manifesté au lendemain de la mort de plus de 30 civils tués par les forces de l'ordre, selon des militants.

Des dizaines de milliers de personnes ont observé un sit-in dans le quartier de Khalidiyé à Homs, pour "dénoncer les crimes du régime" du président Bachar al-Assad, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), faisant état d'autres rassemblements dans les quartiers de Bab-Dreib et Jab al-Jandali.

Quelque 70'000 manifestants ont ensuite tenté de pénétrer sur la place al-Saa, la place principale du centre de Homs, mais des agents de la sécurité les ont dispersés en tirant des gaz lacrymogènes. Les forces de l'ordre ont aussi tiré à balles réelles dans une rue menant à la place, faisant quatre blessés, dont un grave, a ajouté l'OSDH.

Observateurs au travail

La télévision privée Dounia, proche du pouvoir, a affirmé que les observateurs s'étaient rendus dans le quartier de Bab Sebaa à Homs, où ils avaient "évalué les dégâts faits par les groupes terroristes", et qu'ils devaient se rendre plus tard à Hama (centre) et Idleb (nord-ouest).

Une vidéo diffusée sur YouTube montrait des observateurs arabes à Homs, parmi lesquels le chef de la mission, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, pris à partie par quelques habitants essayant de les convaincre de venir voir ce qu'il se passe dans leur quartier.

Cinquante experts civils et militaires mandatés par la Ligue arabe sont arrivés lundi soir en Syrie pour surveiller la situation sur le terrain, dans le cadre d'un plan de sortie de crise qui prévoit l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.

Les autorités affirment que les violences qui ravagent la Syrie depuis mars sont dues à des "groupes armés", tandis que l'opposition accuse le régime de tenter d'étouffer dans le sang un mouvement de contestation pacifique lancé à la mi-mars.

Nouvelle journée meurtrière

La répression, qui a fait au moins 5000 morts en neuf mois selon l'ONU, a encore fait sept morts mardi selon l'OSDH: deux, dont un adolescent de 14 ans, dans la province de Homs, un dans celle d'Idleb, deux à Deraa (sud) et deux à Douma, près de Damas. Trois Libanais ont en outre été blessés lorsque des soldats syriens ont ouvert le feu sur leur voiture alors qu'ils franchissaient la frontière pour quitter la Syrie, selon un témoin.

Lundi, 44 civils avaient été tués à travers le pays par les forces de l'ordre, dont 34 dans la province de Homs. Selon Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH, onze chars et des véhicules blindés se sont retirés mardi matin du quartier de Baba Amro à Homs, théâtre d'intenses bombardements les jours précédents.

Réactions internationales

"L'arrivée de ces observateurs n'est naturellement pas une fin en soi: c'est bien l'ensemble du plan de la Ligue arabe qui doit être mis en oeuvre", a prévenu la France mardi, mettant en garde contre "toute tentative de dissimulation et de manipulation" de la part des autorités syriennes.

Les Etats-Unis ont appelé les observateurs arabes à se montrer "audacieux dans leurs recherches", tout en accusant le régime syrien d'avoir accru la répression ces derniers jours en multipliant "ses attaques contre certains quartiers de Homs et d'autres villes avant l'arrivée des observateurs".

afp/pbug

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