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Reprise du procès d'Hosni Moubarak au Caire

De nombreux policiers ont été déployés autour du tribunal où des membres des familles des victimes de la répression manifestaient. [KEYSTONE - KHALED ELFIQI]
De nombreux policiers ont été déployés autour du tribunal où des membres des familles des victimes de la répression manifestaient. - [KEYSTONE - KHALED ELFIQI]
Le procès de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak a repris mercredi matin après deux mois d'interruption pour des raisons de procédure. L'ancien raïs est arrivé dans la matinée au tribunal du Caire à bord d'une ambulance.

L'ancien président, 83 ans, portant une couverture, a été placé sur une civière à sa descente du véhicule pour être transporté dans la salle du tribunal, comme lors des précédentes audiences.

Hosni Moubarak est en détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire en raison de problèmes cardiaques. Un possible cancer a fait l'objet d'informations contradictoires.

Le président de la cour, Ahmed Refaat, a entendu des déclarations des avocats de l'ancien président -qui plaident non coupable- et de ses adversaires -qui l'accusent pour le meurtre de manifestants lors de la révolte du début de l'année-.

L'audience, très largement formelle, a ensuite été ajournée à lundi prochain. Quelque 5'000 policiers ont été déployés autour du tribunal, installé dans une école de police de la périphérie du Caire, en coordination avec l'armée. Un groupe de manifestants, dont des membres des familles des victimes de la répression du début de l'année, sont venus lancer des slogans contre l'ancien raïs et le pouvoir militaire qui lui a succédé.

Passible de la peine de mort

"Ce procès est une farce, c'est toujours la même bande qui est au pouvoir", ont-ils scandé, en assurant vouloir appeler à une mobilisation de masse le 25 janvier, pour le premier anniversaire du début de la révolte contre le régime Moubarak. "Nous avons enlevé Moubarak, mais nous avons Hussein. Que tous deux aillent au diable", lançaient-ils également, en référence au maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays.

L'ancien président égyptien était déjà arrivé au tribunal sur une civière lors d'une audition du mois de septembre. [KEYSTONE - STRINGER]
L'ancien président égyptien était déjà arrivé au tribunal sur une civière lors d'une audition du mois de septembre. [KEYSTONE - STRINGER]

Le procès de l'ancien président, qui a démissionné le 11 février dernier sous la pression d'une révolte populaire, a débuté le 3 août dernier. Le raïs déchu est jugé pour son implication présumée dans des ordres de tirer sur la foule durant les événements qui l'ont forcé à quitter le pouvoir, qui ont fait officiellement près de 850 morts.

Premier dirigeant victime du "printemps arabe" à comparaître en personne devant les juges, il est passible de la peine de mort s'il est reconnu coupable.

Hosni Moubarak est également inculpé de corruption, des accusations qui visent aussi ses fils Alaa et Gamal, qui sont jugés eux aussi en même temps que lui. Les dernières audiences de ce procès se sont tenues en septembre.

Procès désormais sans caméras

La procédure a ensuite été suspendue en raison d'une demande de destitution du président de cour, le juge Ahmed Refaat. Le magistrat, accusé par les avocats des parties civiles de partialité détriment de l'accusation, a finalement été maintenu, permettant la reprise du procès.

Après un début très médiatisé du procès, retransmis en direct à la télévision, la cour a rapidement interdit les caméras dans la salle. Les auditions de témoins subalternes ont été publiques, mais celles de hautes personnalités civiles et militaires se sont faites à huis clos.

La suspension des audiences, la tenue d'élections législatives et les violences meurtrières récentes en marge de manifestations ont contribué à reléguer au second plan le sort de l'ancien autocrate au cours des derniers mois.

agences/mre

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