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Manifestations non-autorisées en Russie

Plusieurs personnes ont été interpellées durant les manifestations anti-Poutine en Russie. [Dmitry Lovetsky]
Plusieurs personnes ont été interpellées durant les manifestations anti-Poutine en Russie. - [Dmitry Lovetsky]
Une dizaine de personnes, dont l'écrivain Edouard Limonov, ont été interpellées samedi à Moscou par la police. Elles tentaient de participer à une manifestation non-autorisée pour réclamer le départ du Premier ministre Vladimir Poutine, à deux mois de la présidentielle.

Le rassemblement, organisé précisément par Edouard Limonov, opposant et homme de lettres controversé, a eu lieu sur la place Trioumfalnaïa dans le centre de la capitale russe. Mais la police a empêché sa tenue en interpellant les manifestants dès leur sortie du métro situé juste à côté de la place.

Edouard Limonov a indiqué à la radio "Echo de Moscou" avoir été interpellé. Un autre opposant a crié "Liberté" alors qu'il était arrêté par la police. D'autres ont scandé "La Russie sans Poutine". Une banderole, où il était écrit "mort aux occupants du Kremlin", a été brandie.

Outre le départ de l'homme fort du pays, le rassemblement avait aussi pour but de réclamer comme tous les 31 des mois comptant 31 jours l'application de l'article 31 de la Constitution russe garantissant la liberté de rassemblement. Samedi, un important dispositif policier avait été déployé à Moscou pour quadriller les lieux de la manifestation non-autorisée, avec l'envoi notamment d'une trentaine de fourgons cellulaires.

Une autre Russie

A Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays, une dizaine de personnes ont également été interpellées alors qu'elles essayaient de manifester sur la perspective Nevski, en plein centre-ville. Plusieurs personnes ont scandé "La nouvelle année sans Poutine" ou "Nous avons besoin d'une autre Russie".

Réagissant à ces interpellations le soir du Nouvel An, l'ancienne dissidente soviétique et militante russe Lioudmila Alexeeva a estimé que la réponse des autorités était "honteuse et stupide". "Les autorités doivent comprendre que l'ère de la dispersion des rassemblements est finie", a-t-elle expliqué, citée par l'agence russe Interfax.

Poutine insensible

Samedi, Vladimir Poutine a estimé qu'il n'y avait rien d'"anormal" à ce que "tout bouillonne" en Russie, en pleine période électorale, ajoutant qu'il s'agissait du "prix à payer pour la démocratie". Il a pourtant à plusieurs reprises récemment minimisé l'importance du mouvement de contestation et opposé une fin de non-recevoir aux appels de l'opposition à annuler les résultats des législatives.

Mercredi dernier, il avait déjà estimé qu'un dialogue avec les opposants était impossible, jugeant le mouvement actuel trop désorganisé, sans leader et dénué de programme.

Cette vague d'opposition, qui se manifeste à un peu plus de deux mois de la présidentielle, à laquelle Vladimir Poutine est candidat pour un troisième mandat au Kremlin après ceux accomplis entre 2000 et 2008, a été déclenchée par les législatives controversées du 4 décembre, lesquelles ont été remportées par son parti Russie Unie.

ats/vkiss

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