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Le régime syrien trompe les observateurs

Cette photo fournie par l'agence officielle montre les observateurs de la Ligue arabe dans un quartier calme. [SANA]
Cette photo fournie par l'agence officielle montre les observateurs de la Ligue arabe dans un quartier calme. - [SANA]
Le régime du président Bachar al-Assad essaie de tromper les observateurs de la Ligue arabe, chargés de vérifier que le gouvernement respecte le plan de l'organisation visant à mettre un terme à la répression sanglante, ont dénoncé mercredi les Comités locaux de coordination et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Selon les deux organisations, les autorités changent les panneaux indicateurs des villes pour perturber les observateurs, les emmènent dans des zones loyales au régime et repeignent les véhicules de l'armée en véhicules de police pour faire croire que les soldats ont quitté les régions concernées par la répression.

Une centaine d'observateurs a été déployée dans toute la Syrie pour une semaine. "Les observateurs se rendent dans des lieux connus pour être fidèles au régime", a déploré Rami Abdul-Rahman, chef de l'Observatoire pour les Droits de l'homme, basé à Londres.

Pour Mustafo Osso, le régime conduit les observateurs sur des zones plutôt calmes. "Depuis le début de la mission, le régime limite leurs mouvements et ils sortent sous protection et supervision" des forces de sécurité syriennes.

Panneaux déplacés

Dans un des fiefs de la révolte, "à Homs, ils ont installé des panneaux indicateurs de Bab Sbaa dans d'autres quartiers". Un habitant d'Homs, a raconté que des bus transportant des centaines de partisans du régime de Bachar al-Assad étaient arrivés dans son quartier de Khaldiyeh la semaine dernière, avant l'arrivée des observateurs. Les manifestants ont prétendu vivre dans ce quartier et ont témoigné auprès de la Ligue arabe, a-t-il ajouté.

Mais le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jihad Makdissi a nié ces accusations, affirmant que le gouvernement n'intervenait pas dans leur travail mais qu'il "assurait leur protection et les escortait".

ap/vkiss

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Trois morts mercredi

Parallèlement, au moins trois personnes ont été tuées mercredi par les forces de sécurité et les fidèles du régime, deux dans la province de Homs et un dans celle d'Hama (centre), selon l'Observatoire des droits de l'homme.

D'après une estimation de l'ONU, au moins 5000 personnes ont été tuées depuis le début des violences contre l'insurrection populaire anti-gouvernementale, il y a neuf mois.

Accusation d'ingérence des USA

Le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères Jihad Makdessi a accusé mercredi les Etats-Unis de s'ingérer dans la mission des observateurs arabes, déployés en Syrie pour rendre compte de la situation sur le terrain.

"Les déclarations américaines (...) sont une ingérence flagrante dans la (mission) de la Ligue arabe, et une tentative injustifiée pour internationaliser" le dossier syrien, a affirmé Jihad Makdessi dans un communiqué, alors que les Etats-Unis avaient estimé mardi que Damas n'avait pas respecté ses engagements vis-à-vis de la Ligue arabe.