Les Vingt-Sept finaliseront leur accord d'ici la fin janvier, une fois que les modalités et la date de début de cet embargo, toujours en discussion, auront été arrêtées, ont précisé plusieurs sources européennes à Reuters.
"Beaucoup de progrès ont été faits depuis décembre. Le principe d'un embargo pétrolier fait consensus. Cela n'est plus l'objet de débat" entre les gouvernements de l'UE, a déclaré l'une des sources.
"Les discussions portent désormais sur le timing et les modalités", a ajouté cette source. Plusieurs pays, dont la Grèce, dont l'approvisionnement dépend très largement de l'Iran, souhaiteraient que cet embargo ne prenne effet que dans plusieurs mois mais une majorité de pays poussent pour que celui-ci débute dès la décision prise. Une réunion est prévue jeudi au niveau technique pour discuter de ces questions.
Autres sanctions
Une interdiction d'exporter en Iran des technologies liées au secteur pétrolier et de nouvelles mesures restrictives en matière de transport maritime de produits pétroliers sont également en cours de discussions, ont précisé mercredi plusieurs diplomates.
Un nouveau train de sanctions pourrait aussi viser le secteur financier, et surtout la Banque centrale iranienne, ont précisé ces sources, même si ce dossier est moins consensuel entre les 27.
Les Etats-Unis ont accueilli mercredi comme une "très bonne nouvelle" cet accord de principe. "Nous aimerions que ce genre de mesures ne soient pas seulement prises par nos alliés proches et les partenaires comme ceux que nous avons en Europe, mais également par des pays du monde entier", a déclaré une porte-parole du Département d'Etat, Victoria Nuland.
Opposition chinoise
De son côté, la Chine a réaffirmé mercredi son opposition aux sanctions unilatérales adoptées par les Etats-Unis contre l'Iran à propos de son programme nucléaire et estimé que la crise devait uniquement être résolue par la diplomatie.
Pékin "continue de penser que les sanctions ne sont pas la bonne manière d'apaiser les tensions ou de résoudre la crise du programme nucléaire", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei, lors de son point de presse.
"La voie qui convient, c'est le dialogue et les négociations. La Chine s'oppose à ce que l'on place des lois nationales au-dessus du droit international pour imposer des sanctions unilatérales contre un autre pays", a-t-il expliqué.
Loi signée par Obama Le président américain Barack Obama a signé ce week-end une loi imposant des sanctions contre les institutions financières qui traitent avec la Banque centrale d'Iran, principale chambre de compensation pour les exportations pétrolières de la République islamique.
La Turquie va pour sa part demander à Washington d'exempter sa principale société de raffinage, Tupras, des nouvelles sanctions américaines. Quelque 30% du pétrole consommé en Turquie provient d'Iran et Tupras, plus gros importateur de brut en Turquie, est un gros client de l'Iran.
ats/pima
Mise en garde iranienne contre la marine américaine
La tension est très vive au moment où Téhéran vient de tester lundi de nouveaux missiles dans la région du détroit d'Ormuz et a menacé de fermer ce détroit par où transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial, en cas de nouvelles sanctions internationales.
Le ministre iranien de la Défense, Ahmad Vahidi, a lancé mercredi une nouvelle mise en garde contre la présence de la marine américaine dans le Golfe.
Selon lui, "la présence de forces non régionales dans le Golfe Persique est nocive et ne peut que créer des troubles". "L'Iran fera tout pour préserver la sécurité dans le détroit d'Ormuz", a-t-il ajouté.
De son côté, l'adjoint du chef d'état-major des forces armées, le général Massoud Jazayeri, a également repris à son compte ces menaces.
Le porte-avions américain John C. Stennis qui se trouvait dans le Golfe a traversé la semaine dernière le détroit d'Ormuz pour se rendre en mer d'Oman, en pleine manoeuvres navales iraniennes qui ont duré 10 jours autour du détroit.