Cet attentat est survenu au moment où des centaines de Syriens ont commencé à manifester dans plusieurs villes du pays à l'appel des militants pro-démocratie, pour réclamer l'aide de l'ONU en vue d'un arrêt de la répression sanglante de la révolte populaire lancée il y a bientôt dix mois contre le régime.
"Un attentat suicide commis par des terroristes a visé les habitants de Midane", le quartier historique du centre de la capitale syrienne, a indiqué la télévision d'Etat.
"Dix personnes ont été tuées et des restes des corps d'au moins quinze autres personnes ont été retrouvés. Quarante-six autres ont été blessées", a affirmé la télévision dans un premier bilan et précisant qu'il s'agit en majorité de civils.
"L'attentat a eu lieu devant un feu rouge dans un quartier populaire près de l'école Hassan al-Hakim, dans un lieu bondé", a précisé la télévision en diffusant les premières images des lieux de l'explosion. Plusieurs ambulances ont été dépêchées dans le secteur.
Deuxième attentat
Des images crues diffusées par la télévision ont montré des restes de corps dans un sac plastique noir, des gravats jonchant le sol, des flaques de sang et plusieurs voitures calcinées aux vitres brisées.
Le 23 décembre, 44 personnes avaient été tuées et 150 blessées dans deux attentats suicide à la voiture piégée à Damas, les autorités syriennes les imputant alors au réseau extrémiste Al-Qaïda, alors que l'opposition accusait le régime du président Bachar al-Assad.
Les Frères musulmans accusent le régime
Les attaques, qui n'avaient pas été revendiquées, avaient visé la Direction de la sûreté générale, le plus important service de renseignement civil, ainsi qu'un bâtiment de la sécurité militaire dans le quartier de Kafar Soussé (ouest).
Il s'agissait des premières attaques du genre depuis le début de la révolte populaire le 15 mars. Elles étaient survenues au lendemain de l'arrivée d'une délégation arabe qui devait préparer la mission des observateurs de la Ligue arabe entamée trois jours plus tard.
Les Frères musulmans syriens ont accusé le régime d'être derrière l'attentat. "Nous faisons porter au régime, à ses services de sécurité et à ses gangs l'entière responsabilité de ce crime et nous les rendons responsables de toute goutte de sang versée sur le sol syrien", a indiqué leur porte-parole Zouheir Salem dans un communiqué.
afp/rber